Le conflit autour de la répartition de l'eau entre les quatre villages, Tifilkout, Azrou, Uguefilène et Taghzout, fait craindre le pire au comité de village Tifilkout. "Nous faisons porter la responsabilité entière de ce deuxième Ghardaïa qui se prépare, aux autorités et aux services de sécurité", lit-on dans une déclaration rendue publique, avant-hier, par le comité du village Tifilkout, qui accuse les autorités et des députés d'un parti au pouvoir de pousser au pourrissement et à l'affrontement entre villageois. "Nous dénonçons énergiquement la passivité et le parti-pris des autorités et des services de la Gendarmerie nationale qui, à trois reprises, n'ont pas pu rétablir l'eau pour les deux villages, ni assurer leur sécurité à la montagne, et qui ont même osé émettre le souhait de voir le sang couler dans les robinets", dénonce encore le comité de village dans sa déclaration à travers laquelle il rappelle qu'aujourd'hui encore les deux villages Tifilkout et Taghzout sont sans eau depuis 10 jours et les auteurs de ce sabotage font le guet au niveau de la source avec des armes. "Prônons la voie de sagesse et de sérénité, nous, comité de village Tifilkout nous sommes attablés, plusieurs fois, avec les parties adverses et chaque réunion est clôturée avec un PV signé par toutes les parties concernées et tous ces PV confortent largement la répartition de 1994", expliquent les auteurs de la déclaration tout en plaidant pour le retour au système de répartition de 1994, un système qui a été, disent-ils, dévié pour ne servir que les deux villages auteurs du sabotage. La veille, les représentants du comité du village Azrou ont reconnu avoir dévié la conduite, mais ont motivé leur action par la nécessité d'un retour au système de 1974, qui assurait une répartition plus équitable et juste. Pour rappel, à la fin de l'été 2015, une nouvelle solution a été signée par les parties, mais sans qu'elle soit jamais exécutée, comme prévu, par les pouvoirs publics. Hier encore, un nouveau faux bond a été opéré par les autorités de wilaya qui devait diriger les travaux d'une rencontre prévue au siège de la wilaya en présence des parties adverses, mais qui ont brillé par leur absence. Samir LESLOUS