Résumé : Afin de protéger ses enfants, Meriem tente de connaître les vrais desseins du jeune garçon. Elle le coince alors qu'il se trouvait non loin de l'école. Voulait-il prendre un élève en otage ? Mais il ne semblait pas du tout avoir cette intention. Il fronce les sourcils et affiche un air perplexe : -Vous n'y êtes pas du tout, madame... Je ne veux prendre personne en otage. -Alors explique-moi ta présence ici... -Je passais par là... C'est mon chemin... Je suis étudiant à l'université, et le bus me dépose chaque jour à l'arrêt de ce carrefour... J'habite non loin de là. -Mais tu as agressé mon fils... Je t'ai déjà mis en garde hier, et tu ne sembles pas avoir compris la leçon. -Je ne l'ai pas agressé... Je...je l'aime bien Kamel... Il... il a de la chance d'avoir une maman telle que vous... -Ah ! Tu connais même son prénom... -Oui... Je ne lui voulais pas de mal... J'ai tenté de discuter avec lui, mais il s'enfuyait à chaque fois... Voilà pourquoi je revenais régulièrement. -Que peux-tu bien raconter à un enfant de son âge ? Je pense que tu devrais plutôt te faire des amis dans ta promo à l'université... -Certes... J'ai mes camarades madame, mais je.... Il se tut et se met à raser le mur pour s'enfuir... Meriem tente de le retenir encore, mais il se dégage. Cependant, il se ressaisit et lance : -Madame... Si vous saviez à quel point j'ai besoin de vous... Sans ajouter un mot, il s'éloigne en laissant la jeune femme plus intriguée que jamais. La journée tirait à sa fin lorsqu'elle revint à la maison. Elle prépare le dîner et assiste ses enfants dans leurs devoirs scolaires, avant de se laisser tomber sur un sofa pour discuter un moment avec Hakim qui suivait son émission préférée à la télévision. Ce dernier avait remarqué son air soucieux mais s'était abstenu de tout commentaire. Sa femme avait parfois des réactions imprévisibles, c'est pour cela qu'il n'aimait pas trop la brusquer. Meriem s'étire et lui sourit : -Alors, la journée a été bonne ? Il fait la moue : -Assez bonne sur le plan professionnel, mais sur le plan moral, je suis lessivé... -Pourquoi donc ? -J'ai trimé comme un forçat sur le nouveau projet, mais le patron ne semble pas convaincu par mes initiatives... -Alors innove dans d'autres matières. -C'était bien mon intention, figure-toi... Heu... et toi, qu'as-tu fais de ta journée ? Elle hausse les épaules : -Pas grand-chose... J'ai accompagné les enfants à l'école et je les ai récupérés. -Tu ne t'es pas rendue au bureau ? Elle secoue la tête : -Non, j'ai pris quelques jours de congé. Je... je me sens un peu lasse et dépassée ces derniers temps. -Tu as bien fait... Il faut te reposer... Je te proposerai même de passer le week-end prochain à la campagne... C'est ma mère qui sera heureuse de revoir ses petits-enfants. Meriem baille et se redresse : -Pourquoi pas ? Je vais en parler aux gosses... Elle repense au jeune homme de l'école, et se demande si elle devrait mettre son mari au courant de ses préoccupations immédiates... Mais elle se ravise et se dit qu'elle devrait plutôt mettre la lumière sur cette affaire elle-même. Après tout, ce garçon n'avait pas l'air mauvais... Certes il l'intriguait, et à sa vue elle devenait même vulnérable, mais ce n'était pas une raison valable pour alarmer son mari... Hakim ne serait pas passé par quatre chemins pour le retrouver et lui donner une bonne correction. Ce qu'elle ne souhaitait justement pas pour le moment. Elle se lève en étouffant un autre bâillement et se dirige vers sa chambre. Le lendemain, elle refait le même itinéraire que la veille pour accompagner ses enfants à l'école et les récupérer à la fin des cours... Mais cette fois-ci, le jeune homme ne montre pas son nez... À son grand désappointement. Car elle voulait le revoir et tenter d'en savoir plus sur lui... Elle ressentit sa déception comme une gifle... Pourquoi l'intéressait-il tant ? Ne voulait-elle pas justement qu'il laisse ses enfants tranquilles ? (À suivre) Y. H.