Après une semaine intense, riche de partage, de débats et de réflexions sur le 7e art, les responsables et bénévoles des 14es Rencontres cinématographiques de Béjaïa (RCB) ont réussi leur pari : celui de faire de ce rendez-vous un espace d'échange et de découverte. En effet, du 3 au 9 septembre dernier, les cinéphiles, réalisateurs, comédiens où simples curieux ont pu voir 26 films (courts et longs métrages et documentaires), différents dans leurs thématiques, et qui interrogent sur les sociétés d'aujourd'hui. Outre les projections, les RCB ont octroyé deux bourses à trois réalisateurs. La bourse d'aide à l'écriture "Les ateliers sauvages-Hafid Tamzali" a été remise à Abdelghani Raoui pour son film Techniquement dur (fiction). Quant à celle de "Mouny Berrah" d'aide au montage, elle a été attribuée respectivement à Sabrina Draoui pour son projet Hada Makan (documentaire) et à Ouahiba Mortada pour Mineurs (documentaire, Maroc). La 1re est d'une valeur de 200 000 DA et permettra au lauréat de suivre une résidence d'écriture de quatre semaines aux "Ateliers sauvages". À propos de cette résidence, Wassyla Tamzali (membre du jury), a indiqué, samedi dernier, lors de la clôture des RCB : "Nous avons eu du mal à départager ces jeunes ; d'ailleurs, nous avons mis plus de quatre heures pour délibérer !" Et d'informer : "Pour la qualité du travail, nous avons décidé de permettre aux trois autres porteurs de projets de participer aux ateliers d'écriture. Mais, naturellement, le seul à percevoir une aide financière est Abdelghani Raoui". Concernant la bourse d'aide au montage, d'un montant de 300 000 DA, elle permet aux lauréates de participer à une résidence de huit semaines. Après mûre réflexion, le jury s'est mis d'accord pour l'attribuer à deux candidates car leur travail se "démarquait" des autres. "Les deux lauréates se partageront la bourse pour la réalisation de leurs projets". Très émus, les récipiendaires ont émis à unanimité le même souhait, celui d'"aller jusqu'au bout du projet". Pour rappel, ces deux bourses ont été initiées dans le cadre du "Béjaïa Film Laboratoire" (BFL), organisé en marge des Rencontres cinématographiques de Béjaïa. Le BFL est une plateforme qui a pour but de "renforcer la production cinématographique dans le Maghreb par la mise en réseau des réalisateurs et producteurs maghrébins". Pour cette 2e édition, les organisateurs ont décidé d'attribuer des bourses et réaliser des résidences de formations destinées à des réalisateurs d'Algérie, du Maroc et de Tunisie. Après avoir lancé un appel à projet il y a quelques mois, le comité de lecture a reçu une quarantaine de candidatures, mais seulement huit projets (quatre dans chaque catégorie) ont été sélectionnés. À cet effet, les porteurs de projet ont participé, du 7 au 9 septembre, à des conférences et des workshops en présence d'experts internationaux. Outre les ateliers, une table ronde sur "La coproduction intermaghrébine" a été animée, le vendredi, par des critiques et réalisateurs algériens, tunisiens et marocains. Dans leurs interventions, les conférenciers ont évoqué divers points, notamment "Algérie, de la période phare 70-80 à la restauration du secteur post-années 90", "Les deux visages du cinéma tunisien, avant et après la révolution en 2011", "La dynamique expansion de l'industrie cinématographique marocaine", et "Quelles sont les potentialités d'ouverture aux coproductions internationales ?". H. M.