Les avocats affiliés à l'ordre régional des avocats de la wilaya de Béjaïa en ont gros sur le cœur quant aux conditions dans lesquelles ils exercent leur mission de défense. En effet, ces auxiliaires de justice sont revenus, hier, à la charge pour exprimer leurs doléances par la tenue d'un rassemblement de protestation au niveau de la cour de Béjaïa. Les avocats ont décidé également de boycotter toute la session criminelle dont l'ouverture était programmée pour hier. Cette montée au créneau des avocats, initiée par leur ordre régional de Béjaïa, est décidée par cette instance après délibération et avoir observé précédemment un arrêt de travail de trois jours. À noter que les avocats ont répondu massivement, a-t-on constaté sur les lieux de leur manifestation, à l'appel de leur organisation. Devant la foule des avocats, le bâtonnier, Me Djenadi Mohand-Saïd, s'est adressé à ses confrères pour "dénoncer les conditions lamentables dans lesquelles la défense exerce sa mission au niveau de la cour et des tribunaux de la wilaya de Béjaïa". L'intervenant s'est étalé longuement alors sur les revendications de leur corporation. Le réaménagement des tribunaux de Kherrata, d'Amizour, de Sidi-Aïch et de l'annexe de Tazmalt, saccagés lors des évènements du "Printemps noir" et qui tardent à rouvrir leurs portes et les mesures draconiennes prises à l'encontre des avocats pour ce qui est des visites à leurs clients détenus sont dénoncés par le bâtonnier de Béjaïa. "C'est avant tout la population des régions des tribunaux saccagés qui est pénalisée", relève l'orateur avant d'énumérer les entraves auxquelles font face au quotidien les avocats de la région dans leur mission de défense au sein des tribunaux. Il a cité, à titre d'exemple, l'accès aux dossiers complets de leurs mandants. Enfin, l'ordre des avocats de Béjaïa s'est déclaré déterminé à poursuivre son combat pour "l'amélioration de leurs conditions de travail". L. OUBIRA