Les 902 avocats, que compte la barreau de la wilaya de Béjaïa, ont débrayé hier, et ce, pour trois jours, à l'appel de l'Ordre régional des avocats. Conséquemment, la 1ère session criminelle de la cour de Béjaïa pour l'exercice 2015, dont l'ouverture était prévue hier matin, a été reportée, suite à ce mouvement de grève des avocats de la wilaya de Béjaïa. Les avocats frondeurs se sont rassemblés, hier matin, au niveau de la cour de Béjaïa ainsi qu'au niveau des trois autres tribunaux de la wilaya de Béjaïa. Selon le bâtonnier de Béjaïa, Me Mohand Saïd Djennadi, «le mouvement a eu une adhésion totale». Le taux de suivi a été évalué à 100%, autrement dit les 902 avocats inscrits au barreau et exerçant près la cour de Béjaïa ont tous cessé de travailler». «Une réunion devait avoir lieu dans l'après-midi avec le président de la cour autour des revendications mises en avant», a indiqué le bâtonnier de Béjaïa ajoutant «avoir saisi le wali il y a longtemps pour l'octroi d'une parcelle de terrain pour la construction d'une maison de l'avocat comme la majorité des wilayas du pays, notamment Annaba, Sétif, Oran, Constantine, Tlemcen, Batna, etc. Me Djennadi a déploré le manque de moyens humains et estimé nécessaire de «renforcer les tribunaux et les cours en personnels d'encadrement, dont notamment les magistrats, greffiers, etc.». «Des universitaires bien formés, diplômés, jeunes et chômeurs peuvent bien renforcer les tribunaux», ajoute-t-il avant de soulever que «le droit de la défense en prend un coup par l'expédition des audiences et les plaidoiries». Les robes noires protestent également contre «la dégradation» de leur situation professionnelle induite notamment par le «retard incompréhensible accusé dans le réaménagement des tribunaux saccagés dans le sillage des événements de janvier 2011. Les tribunaux de Kherrata, Amizour, Sidi-Aïch et l'annexe de Tazmalt sont restés non fonctionnels, induisant d'interminables déplacements vers les tribunaux d'El Kseur, Akbou et Béjaïa».