"Oui, il y a le feu à la maison. Je l'avoue et je l'assume !". C'est un véritable cri de détresse qu'a lancé à chaud, samedi soir, le manager général de la JSK, Brahim Zafour, juste après la fin du match JSK-O Médéa où les Canaris, en panne d'inspiration, auront mordu la poussière pour la première fois à domicile, face à une bonne équipe médéenne qui aura prouvé, si besoin est, son parcours exceptionnel pour sa première saison en Ligue 1. Loin de lancer un pavé dans la mare, Zafour n'a fait que confirmer un constat amer qui, en fait, ne date pas d'aujourd'hui dans la mesure où le vaisseau kabyle avait amorcé une grave dérive depuis le début de saison. Avec six matchs nuls concédés à domicile, la JSK n'était même pas capable de glaner le moindre succès à la maison et voilà que les Kabyles viennent d'enfoncer dangereusement le clou avec cette grosse culbute au stade du 1er-Novembre où, pourtant, ils se devaient de réagir en urgence pour éviter la crise qui a fini par éclater au grand jour. La JSK est désormais en position de relégable et qui l'eût cru en début de saison où les dirigeants kabyles — et à leur tête le président Hannachi — claironnaient à tue-tête que la JSK allait jouer... le titre ! Rien que cela ! Mais voilà que la réalité implacable du terrain aura révélé l'échec d'un recrutement boiteux durant l'été et le départ énigmatique de Kamel Mouassa, l'homme providentiel de la saison écoulée, qui n'ont fait que précipiter la JSK dans le précipice. "Sincèrement, je vis là un véritable cauchemar car la situation est réellement grave et je me retrouve à gérer une équipe sans âme qui ne fait que galérer sur le terrain sans aucune envie de se battre et sans faire preuve de rage de vaincre", affirmera, dans son point de presse d'après-match, le coach tunisien, Sofiene Hidoussi, visiblement abattu par l'ampleur du désastre. Plus grave encore, le driver kabyle donne la nette impression d'être dans la peau d'un commandant de bord impuissant à maîtriser le gouvernail et éviter ainsi le naufrage qui se profile à l'horizon. "Sincèrement, j'ai tout essayé et ça n'a rien donné. Je ne sais pas quoi faire pour redresser une situation très délicate car l'équipe a réellement touché le fond", avoue crûment Hidoussi qui ira même jusqu'à affirmer que "toute l'équipe a très mal joué" qu'il se tenait même le ventre à chaque attaque des Médéens. N'est-ce pas là un constat de faillite et d'impuissance pour un coach qui, en fait, aura multiplié, lui aussi, les bévues et les incohérences, du fait qu'il a souvent soufflé le chaud et le froid quant à la qualité de son effectif. N'est-ce pas lui qui a déclaré en cours de semaine que "la JSK ne devait pas faire de folies pour le mercato hivernal du fait qu'elle recèle de bons joueurs sous la main", et ce, avant de descendre en flammes toute son équipe après ce cruel revers contre Médéa. De plus, de nombreux observateurs se demandent pourquoi le coach kabyle a décidé de titulariser, ce samedi contre Médéa, les deux jeunes espoirs kabyles Renaï dans son poste de prédilection de milieu offensif et le défenseur Guemroud, aligné dans une position inhabituelle d'attaquant dans le couloir droit avant de paniquer en cours de match pour les sortir hâtivement à la demi-heure de jeu et incorporer à la fois Benkablia et Mebarki qui n'ont pourtant pas réussi à changer la physionomie de la partie. "J'ai effectivement affirmé en cours de semaine que la JSK n'avait besoin de recruter que deux joueurs seulement au mercato mais après cette défaite face à Médéa, j'ai changé d'avis et j'informerai les dirigeants du club des réels besoins de l'équipe d'ici la fin de la phase aller", avoue Hidoussi qui, aux dernières nouvelles, aurait émis le vœu de démissionner sur le coup mais le président Hannachi a décidé de le maintenir vaille que vaille. M. H.