Les propos jugés très polémiques attribués par certains médias au président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), Farouk Ksentini, sur les migrants ne sont pas sans susciter des réactions à Tamanrasset. Et d'apporter un démenti à ses propos jugés, par certains, stigmatisants pour les migrants. L'association nationale Green Tea, pour la promotion de la santé et les aides humanitaires a, dans une déclaration bien étayée en matière de chiffres, indiqué que le nombre de migrants séropositifs relevés depuis le début de l'année ne dépasse pas 1% dans cette wilaya qui enregistre un flux remarquable de subsahariens. Contacté par nos soins, le président de l'association Green Tea, Mohammed Guemmama, a tenu à préciser que sur les 4 431 migrants dépistés durant cette période, 52 sont atteints du VIH. Notre interlocuteur a fait savoir que les opérations menées dans le cadre de son projet relatif à l'amélioration de l'accès de ces populations vulnérables aux soins ont donné lieu, cette année, à 6 465 rencontres avec des migrants issus de 17 nationalités. Le chiffre était de 971 migrants durant les trois derniers mois de l'année 2015. Une stratégie communautaire a été adoptée dans ce sens afin d'impliquer la population migrante dans cette démarche qui vise à consacrer les valeurs humanitaires en Algérie loin de toute attitude discriminatoire. Green Tea œuvre ainsi à la formation de relais communautaires qui auront pour mission d'accompagner, d'orienter et de rassurer les migrants qui pourront participer aux différentes campagnes de sensibilisation organisées par l'association avec pour but de mieux véhiculer le message sans stéréotypes et stigmatisations. Il est utile de rappeler que durant les 10 premiers mois de l'année en cours, le centre de dépistage volontaire de Tamanrasset a dénombré 3 876 cas de dépistage, contre 3 482 en 2015 et 1 946 en 2008. Les chiffres démontrent clairement les progrès réalisés concernant les nouvelles infections par le VIH qui, faut-il le signaler, ont été réduites de 35% depuis 2000 chez les adultes et de 58% chez les enfants. Le bilan de l'OnuSida fait ressortir 42% de réduction du nombre de décès depuis le niveau record relevé en 2004. Le taux d'accès au traitement antirétroviral en Algérie, qui s'élève à 84%, traduit également la volonté des acteurs à mettre en œuvre un agenda ambitieux pour en finir avec le Sida d'ici à 2030. RABAH KARECHE