Ces mangas réalisés par de jeunes artistes comme Fella Matougui, Sidali Oudjiane et Nattif, marquent l'émergence d'une génération de bédéistes qui ont fait naître le 9e art en Algérie. Les éditions Z-link ont récemment publié plusieurs mangas de jeunes artistes. Si certains nous font découvrir leurs planches pour la première fois, comme Nattif avec Lézard, une BD aussi drôle qu'intrigante dans un monde où traditions et technologie cohabitent, d'autres comme Fella Matougui et Sid-Ali Oudjiane en collaboration avec Riadh Aït Hamou, donnent suite à leurs mangas, plébiscités par les fans à leurs premières publications, respectivement Ghost II, et Victory Road 3. Ce dernier justement, dans le genre shônen, comprenez par-là un manga destiné aux jeunes garçons, donne suite aux deux précédents chapitres publiés en 2010 et en 2011, reprenant l'histoire de Rafik, un talentueux jeune footballeur qui rêve de hisser son équipe, l'Acryc team, en haut des classements. Dans ce nouveau tome, Rafik voit l'arrivée d'un étrange et mystérieux jeune homme, Rami, que notre héros tentera de cerner et d'approcher. Tandis qu'il essaye de comprendre ce que cache l'arrivée de cet énigmatique personnage, il fait face, en parallèle, à des difficultés vis-à-vis de son équipe de foot, qui, après l'échec face à l'Eagle team, le voit s'éloigner de plus en plus de ses coéquipiers. Cet état de détresse, en plus de l'inciter à abandonner le football au profit du basketball, le mènera à se remémorer d'amers souvenirs, ceux de ses parents, et le terrible jour, un certain 21 mai 2003, où il les perdra à jamais. La jeune bédéiste, Fella Matougui a publié, pour sa part, le deuxième tome de son manga Ghost II, qui reprend les aventures extraordinaires de Nadjib, un jeune garçon plongé dans un état comateux, par lequel il pénétrera dans un monde étrange Ghost, un univers peuplé de maléfiques corbeaux qui n'hésiteront pas à s'en prendre à lui. Mais c'est grâce à l'aide de ses amis, notamment Hatus, un volatile aux pouvoirs surnaturels et au grand cœur et Mouna, une jeune humaine coincée, comme lui dans ce lieu étrange, qu'il pourra vaincre ses ennemis, et retourner dans le monde des humains, et revoir sa mère. Enfin, le dernier manga dans le genre shônen n'est autre que Lézard du jeune artiste Naas Araba Attif, alias Nattif, qui signe ici son premier manga. Avec ses cent-huit planches, le titre de ce shônen rend bien compte de la portée comique et en apparence, légère, de la trame. Avec son style graphique chibi SD (Super deformed), un humour à l'algérienne et des références culturelles bien de chez nous, ce manga nous dévoile les aventures rocambolesques d'El Yaqout, la fille du dey, qui tente d'empêcher la libération d'un lézard maléfique, dont les pouvoirs risquent de détruire toute la ville. Parallèlement à cette trame, on suit le quotidien de Sina et son chat, monstrueusement gros, Tamina. Le mangaka nous fait voyager, grâce à ses petits personnages, dans un univers où l'amitié, le courage, et l'humour confèrent à ce récit, une touche unique et reconnaissable entre mille, celle de Nattif. À noter que les mangas sont disponibles chez les bons libraires à 300 et 200 DA. Yasmine Azzouz