Abdelmalek Mokdad a été coupable d'un comportement condamnable et passible d'une lourde sanction, cela personne ne pourrait le remettre en cause. Mais est-il pour autant le seul fautif ? Devrait-on le livrer à la vindicte populaire et le diaboliser pour avoir rouspété, certes, d'une manière incorrecte, une décision du coach ? Kamel Mouassa, l'entraîneur du MCA, avait-il le droit de réagir aussi négativement que son joueur ? Selon des sources proches de l'équipe, le comportement de l'entraîneur mouloudéen lors de cet incident est aussi condamnable que celui du joueur. Les deux hommes se sont échangés des grossièretés et des termes obscènes, ce qui prouve que la discipline au sein du club algérois reste un vain mot. C'est un manque de respect qui règne dans le club et cela ne date pas de l'incident d'Accra puisque à l'époque où Djamel Menad était le premier responsable technique des Vert et Rouge, un incident pareil s'était produit entre lui et le défenseur Bouhenna. Ce dernier avait écopé d'une sanction financière et d'une rétrogradation en équipe "réserve". Il faut dire que ce genre de comportements n'est pas le propre du Mouloudia d'Alger et le joueur a le droit à une nouvelle chance surtout qu'il ne s'agit pas d'un récidiviste. D'autres joueurs que le nom est beaucoup plus porté dans la rubrique faits divers jouit de l'impunité de la part de la direction. À titre d'exemple, le gardien de but, Fawzi Chaouchi, s'est plus illustré par ses écarts disciplinaires, mais cela ne l'empêche pas d'être "protégé". Mokdad a fauté, ce n'est pas pour autant le "condamner à mort". Il faut dire que la réaction de Mouassa n'était pas exempte de tout reproche. D'ailleurs, c'est à cause de lui que l'arbitre a arrêté la rencontre, histoire de calmer les esprits et il a fallu l'intervention de la police ghanéenne pour séparer deux antagonistes algériens. Il aurait pu laisser passer les choses et avoir une autre réaction avec le joueur une fois dans le vestiaire. C'est le comportement de Mouassa qui a écorché l'image de marque du club et de l'Algérie, car celui de Mokdad aurait pu passer inaperçu. Ce genre d'incidents arrive dans n'importe quel club à travers le monde, mais les décisions des responsables sont différentes. En 2012, l'entraîneur de la Fiorentina, Delio Rossi, avait eu une attitude presque identique à celle de Mouassa. En effet, il avait frappé son joueur, Adem Ljajic, qui n'avait pas apprécié son changement (comme Mokdad) au bout d'une demi-heure lors du match Fiorentina-Novare. Conséquence, la direction de la Viola a limogé l'entraîneur dans la soirée même après le match. Dans le cas du MCA, on est en train de diaboliser Mokdad, qui est certes fautif, oubliant que Mouassa a également une énorme part de responsabilité. Tout cela est la conséquence d'une direction qui ne parvient pas à maîtriser la situation. Depuis le retour de Omar Ghrib, le Mouloudia d'Alger est plus exposé aux scandales. On se rappelle de celui qui s'est produit en Pologne qu'elle a tout fait pour étouffer. On ne peut pas omettre ce qui s'est produit en Tunisie et l'écart de langage de Djamel Menad envers les clubs tunisiens qui ont refusé de jouer contre le MCA en amical. Le technicien mouloudéen avait été enduit en erreur par ses responsables qu'il avait la confirmation du programme avant de partir en stage. Il y a aussi la débandade qui avait caractérisé le stage d'Espagne, des responsables envoyés au Ghana pour la villégiature, le cas Chaouchi... et on en passe, sous le regard presque devenu "impuissant" de Sonatrach. Malik A.