"Le fichier électoral remis dans des CD aux partis est une véritable arnaque administrative", dénonce le RCD. L'opération de confection des listes a pris fin, hier, à minuit. Les formations politiques et les indépendants intéressés par les joutes électorales du 4 mai prochain ont déposé leurs listes de candidature auprès des directions de la réglementation et de l'administration générale. Pour les partis politiques, les prétentions sont variables. Il y aura ceux qui auront fait le plein de listes et ceux qui auront l'ambition réduite. Le FLN comme le RND seront présents dans toutes les circonscriptions électorales, à l'intérieur du pays et à l'étranger, compte tenu du nombre de candidats à la candidature sous les couleurs des deux partis. Si le parti de Djamel Ould Abbes a observé le black-out sur ses listes jusqu'au bout, il n'en a pas été de même pour le RND. Ce dernier, qui a communiqué la semaine passée sur le sujet, a précisé que "sur les 462 candidats titulaires, 149 sont des femmes et 90 des jeunes de moins de 35 ans". Le Mouvement populaire algérien (MPA) d'Amara Benyounès a, lui aussi, misé gros. Il a également présenté des listes dans toutes les circonscriptions nationales et dans les 4 prévues pour la communauté nationale établie à l'étranger. Selon une source interne au MPA, "l'opération s'est déroulée dans de bonnes conditions", précisant que la majorité des listes du parti ont été déjà déposées avant la date butoir. Le Taj d'Amar Ghoul n'en a pas fait moins. Selon un responsable au bureau politique du parti, la participation aux législatives couvre les 52 circonscriptions. L'ambition est un peu moindre pour le Parti des travailleurs (PT). Selon Ramdane Taâzibt, le parti présente des listes "dans une quarantaine de wilayas" et "la majorité des listes seront conduites par des militantes du parti". Pour la capitale, Mme Louisa Hanoune sera première de cordée, suivie de Djelloul Djoudi et de Nadia Chouitem. Présence mitigée des islamistes Les alliances contractée par les islamistes à quelques semaines du lancement de la course aux législatives n'a pas aidé à leur grand déploiement. L'alliance El-Adala, scellée entre le FJD de Djaballah, Ennahda et El-Bina, ne sera présente que dans une quarantaine de wilayas. Selon Lakhdar Benkhellaf, député et responsable au sein du FJD, El-Adala ne sera, probablement, pas présente à Béjaïa, à Saïda, à Ghardaïa, à Illizi et à Sidi Bel-Abbès, où l'opération d'étude et de validation des signatures était toujours en cours en début d'après-midi d'hier. Interrogé sur l'alliance, il a souligné qu'elle "est nationale", expliquant que cette décision est prise conformément à la directive de Noureddine Bedoui, ministre de l'Intérieur, qui exige "le caractère national" à toute alliance électorale. M. Benkhellaf a indiqué, à ce propos, que "notre alliance concerne toutes les wilayas où nous présentons des listes". Le RCD dénonce "une épuration politique" Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) ne présentera pas de listes dans l'ensemble des circonscriptions. Selon son chargé de communication, Atmane Mazouz, le parti sera présent dans une quinzaine de wilayas, en plus des deux listes qu'il présentera pour la communauté nationale établie à l'étranger, une en France et l'autre au Canada. Cette absence du parti de Mohcine Belabbas dans plus d'une trentaine de wilayas, a-t-il informé, est due au fait que le parti "fait face à une véritable opération d'épuration politique". Il a souligné que "le RCD est le premier visé à l'est, à l'ouest et au sud du pays" par cette "épuration politique". Le chargé de communication au RCD a fait savoir que "les entraves auxquelles le RCD a fait face sont multiples" et les candidats du Rassemblement "ont fait face à une administration et à des juges missionnés pour casser toute représentation politique crédible de l'opposition". Il a ajouté que "comme nous l'avions déclaré, le pouvoir prépare l'enterrement de la démocratie et le retour du parti unique". Atmane Mazouz a ajouté, par ailleurs, que "le fichier électoral n'est pas actualisé" et que "les CD remis aux partis étaient inexploitables". Ce qu'il a qualifié de "véritable arnaque administrative". Mohamed Mouloudj