Alors que la Chambre d'agriculture de Tizi Ouzou fait face à une situation inédite de blocage qui paralyse toutes ses activités, les deux groupes d'associations qui se disputent sa direction depuis plus de six mois continuent encore de se livrer bataille sur le terrain en tentant, chacun de son côté, de faire valoir une légitimité qui s'avère à chaque fois discutable. Lors d'une conférence, animée lundi dernier, Hamid Saïdani, le président du conseil d'administration destitué, a affirmé que cette structure "a été élue à la majorité écrasante des adhérents, une élection qui n'a été entachée d'aucune irrégularité et qui a été validée par les autorités de wilaya en date du 21 décembre 2016 et ensuite par un arrêté du ministre de l'Agriculture avant que son SG ne procède à sa destitution, 24 heures plus tard". L'orateur a ajouté qu'il ignore toujours le motif réel de cette destitution soupçonnant ainsi "la main de la mafia du foncier". Mais ses adversaires n'ont pas tardé à dévoiler le motif réel en rendant publique la décision de destitution adressée au wali par le ministère de l'Agriculture qui a mis en avant l'irrégularité de l'élection. "J'ai l'honneur de vous informer avoir enregistré des contestations concernant l'assemblée générale élective de la Chambre d'agriculture de la wilaya de Tizi Ouzou tenue en date du 3 novembre 2016 à laquelle n'ont pu participer certaines associations professionnelles agricoles", lit-on dans le courrier du ministère qui a instruit le wali d'annuler les résultats de ladite élection et de "procéder à la tenue de nouvelles élection élargies à l'ensemble des associations remplissant les conditions réglementaires". Dans une déclaration rendue publique, les adversaires de Saïdani ont souligné que "15 associations professionnelles sous-signataires ont été écartées par l'administration en charge du contrôle et du suivi... et un recours a été alors établi dans ce sens au même titre que plusieurs autres wilayas". Sauf que là encore d'autres anomalies surgissent. Les signataires de la déclaration ne sont en réalité qu'au nombre de neuf associations et sur 13 agréments présentés par ces associations qui contestent l'élection, au moins 5 d'entre elles ont été créées dans la semaine même où l'élection du 3 novembre a eu lieu et 3 autres bien ultérieurement. Une situation qui devient ainsi des plus inextricables et qui, cependant, prend en otage des centaines de professionnels de l'agriculture dans la wilaya. Samir Leslous