Les commerçants et artisans de la wilaya de Tizi Ouzou envisagent d'enclencher de nouvelles grèves cycliques à compter du 20 février prochain si leurs revendications n'étaient pas prises en charge d'ici à cette date, ont-ils menacé, hier. Dans un préavis de grève de 15 jours, dont des copies ont été adressées au bureau national de l'UGCAA, à la direction du commerce, au wali de Tizi Ouzou, au président de l'APW, ainsi qu'à la sûreté de wilaya et à l'inspection du Travail, les commerçants et artisans ont expliqué que leur décision a été prise à la suite du non-respect des engagements pris par leurs interlocuteurs lors de la réunion du 2 février dernier. "Le 2 février dernier, s'est tenue, à la maison de la culture Mouloud-Mammeri, une réunion regroupant les délégués des commerçants et artisans de la wilaya de Tizi Ouzou, issus de l'assemblée générale du 30 décembre 2016, et à laquelle ont pris part le secrétaire national chargé à l'administration, en l'occurrence M. Boucherit, ainsi que des élus à l'APN, à l'APW et à l'APC de Tizi Ouzou, mais ayant constaté un retard considérable quant à l'application des résolutions prises lors de cette réunion, notamment la destitution de l'actuel bureau de wilaya de l'UGCAA à Tizi Ouzou, non représentatif, et l'organisation d'élections libres et démocratiques tel que convenu, il a été décidé de lancer un préavis de grève de 15 jours à compter du dimanche 5 février", lit-on dans le document en question. Pour rappel, les commerçants et artisans de Tizi Ouzou ont déjà observé une grève d'une journée qui a paralysé toute la ville chef-lieu de wilaya le 13 décembre 2016. À travers cette action, les grévistes réclamaient en premier lieu la destitution du bureau de wilaya de leur organisation, l'UGCAA, puis l'alignement du barème des cotisations sociales auprès de la Casnos, ainsi que la cessation du harcèlement fiscal contre les commerçants. Sans succès. D'où alors leur décision de reconduire leur grève le 2 janvier 2017. Mais coïncidant avec un appel anonyme à une grève générale de cinq jours pour protester contre la nouvelle loi de finances, les autorités se sont mobilisées de jour comme de nuit pour obtenir l'annulation de cette grève. Les autorités sont allées dans leurs concessions aux commerçants jusqu'à sacrifier le directeur du commerce de la wilaya, ainsi que celui de la Casnos que les responsables locaux et nationaux ont soutenu bec et ongles depuis le début du mouvement de protestation contre sa décision d'appliquer un nouveau barème de cotisations. Des élus, nationaux et locaux, notamment du RND, ont été mis à contribution pour calmer les commerçants qui ont fini par adopter le rejet de la grève du 2 janvier lors de leur assemblée générale. Passée la tempête, et deux mois plus tard, voilà que les commerçants se voient contraints de recourir, une fois encore, à la grève pour espérer voir leurs revendications prises en charge. Samir LESLOUS