Après une semaine intense en projections, les jurys du 12e Festival international du film oriental de Genève (Fifog) ont rendu leur verdict samedi et dimanche soir. Pour cette édition qui s'est tenue du 1er au 9 avril, le public a eu l'occasion de découvrir une sélection éclectique entre courts et longs-métrages et documentaires d'Algérie, de Tunisie, de Turquie, de Belgique... En effet, pas moins d'une centaine de films en provenance d'une trentaine de pays d'Orient et d'Occident, ont raconté l'humain, sa complexité, ses travers et son sens du partage. Ces œuvres proposées tout au long du festival ont évoqué également les conflits incessants dans les pays arabes, la situation des migrants en Europe et tant d'autres thématiques qui poussent à la réflexion et au questionnement. D'ailleurs, ce Fifog était inscrit sous le thème du "Dialogue et du vivre ensemble". Pour revenir au palmarès, dans la catégorie long-métrage, présidée par le comédien et producteur Sami Naceri, le "Fifog d'or" a été décerné à deux œuvres : Bravo virtuose (2016, Arménie, France) de Lévon Minasian et Malaria (2016, Iran) de Parviz Shahbazi. À propos de cette consécration, le jury a précisé avoir décerné ce prix à Bravo virutose pour "la maîtrise cinématographique du scénario et l'amour de la musique, l'amour de l'art". Concernant Malaria, le jury a mis en avant "l'amour de la vie, le courage d'être soi de ces jeunes acteurs", est-il mentionné dans le dossier de presse. Quant au "Fifog d'argent", il a été attribué à Wedding dance (2016, Turquie) de Cigdem Sezgin. Les votants ont estimé que cette œuvre porte un "regard original, humain et courageux". Enfin, pour la "Mention spéciale du jury", elle a été remise au film algéro-français Timgad de Fabrice Benchaouche. "Nous avons apprécié le jeu des acteurs, l'originalité du scénario et le mélange linguistique algérien-français qui fait l'universalité du film", est-il mentionné quant à ce film. Concernant la catégorie documentaire, le "Fifog d'or" est revenu au film Au nom du père, du fils et du djihad de Stéphane Malterre. Pour le jury, cette œuvre se veut "l'odyssée d'une famille dans la tourmente de la guerre aspirée par l'intégrisme servi par une vision cinématographique et sans préjugés affreux". Pour sa part, le réalisateur tunisien, Heifel Ben Youssef, a reçu le "Fifog d'argent" pour Weldek rajel ; "un film sur l'essor, le désespoir d'une génération perdue après la révolution". Dans la compétition courts-métrages, le "Fifog d'or" a été remis au réalisateur turc Aytac Uzun pour Le fils. Le "Fifog d'argent" a été décerné dans cette catégorie à Ennemis intérieurs (2016, France) de Selim Azzazi. Sur cette œuvre, le jury précise avoir primé une œuvre "radicale et courageuse. Nous avons été impressionnés par la force des dialogues dans un huis clos qui nous renvoie à un miroir identitaire". R. C.