L'affaire Assange a connu hier un rebondissement spectaculaire avec l'abandon en Suède des poursuites pour viol contre le fondateur de Wikileaks, réfugié depuis 2012 à l'ambassade de l'Equateur à Londres pour échapper à une extradition. Le volet suédois de cette saga judiciaire a sans doute trouvé là son épilogue, au terme d'une âpre bataille de procédures et de communication dont les enjeux dépassent amplement le cadre de cette affaire instruite à Stockholm. Julian Assange, qui s'est toujours défendu des accusations de viol, dénonce une manœuvre pour le faire extrader vers les Etats-Unis, où cet Australien risque d'être poursuivi pour la publication de documents militaires et diplomatiques confidentiels. Mais la plaignante suédoise voit l'abandon des poursuites comme "un scandale" et "choquée", elle maintient ses accusations, a affirmé hier son avocate, Elisabeth Fritz. Par ailleurs, le gouvernement Trump a affirmé en avril que son arrestation était une "priorité". Et selon des médias citant des responsables américains, les Etats-Unis sont en train de monter un dossier d'accusation. Devant la presse à Stockholm, la procureure Marianne Ny a annoncé avoir "décidé de classer sans suite l'enquête pour viol présumé contre Julian Assange" et requis la levée du mandat d'arrêt européen qu'il tentait depuis 2010 de faire annuler. La magistrate a expliqué avoir jeté l'éponge en raison de l'inefficacité d'une procédure exceptionnellement longue et non pas à la lumière de faits nouveaux sur le fond de l'affaire. "Toutes les possibilités de faire avancer l'enquête ont été épuisées (...) et il n'apparaît plus proportionné de maintenir la demande de placement en détention provisoire par défaut de Julian Assange ni le mandat d'arrêt européen", a-t-elle fait valoir dans ses réquisitions. Toutefois, la police britannique s'est dite "obligée" d'arrêter Julian Assange s'il sort de l'ambassade de l'Equateur à Londres où il est réfugié depuis près de 5 ans, suite à l'abandon des poursuites pour viol à son encontre en Suède, mais pour un "délit bien mineur". "Maintenant que les autorités suédoises ont abandonné leur enquête, M. Assange reste recherché pour un délit bien moins sérieux. La police londonienne fournira des moyens proportionnés à ce délit", indique un communiqué. Assange avait violé en 2012 les conditions de sa liberté sous caution au Royaume-Uni. Le fondateur de Wikileaks risque une peine allant de la simple amende jusqu'à un an de prison pour ces faits.