Résumé : Kahina rentre chez elle pour s'occuper du dîner... Son mari était de bonne humeur, et fit honneur à son assiette... Elle-même avait sauté le déjeuner, sans même s'en rendre compte... Le récit captivant de Tahar lui avait fait tout oublier. Mustapha semblait fatigué. Il allume une cigarette et lance : -Je me sens très las ce soir... La conférence que j'ai présidée avait réuni un tas d'historiens et de chercheurs... Les débats n'en finissaient pas... À l'heure du déjeuner, alors que tout le monde était au restaurant, je me suis vu dans l'obligation de reproduire quelque polycopies pour mes élèves. -Cela ne pouvait pas attendre ? -Non... Demain, je dois donner une autre conférence. Un autre thème de recherche... Alors, je ne voulais pas mêler les pinceaux... Il se met à rire : -À propos de pinceaux... Cela fait bien longtemps que je ne les ai pas mêlés... Je hausse les épaules : -Tu n'étais pas inspiré... Il secoue sa tête : -Non... Je suis trop occupé ces derniers temps... Dieu seul sait si je n'ai pas envie de reprendre avec mes toiles... -Tu pourras essayer de peindre durant le week-end... -Hum... Peut-être... Il baille à se briser les mâchoires, puis se lève : -Ma chérie. Tu m'excuseras pour ce soir, mais je tombe de sommeil... Il baille encore et se traîne jusqu'à la porte de la cuisine : -Je vais me mettre au lit sans tarder... Il se dirige vers la salle de bains, et moi vers mon évier pour laver la vaisselle... J'étais lasse et fatiguée, mais rien qu'à la pensée de devoir me lever tôt pour nettoyer la cuisine, je prends mon courage à deux mains pour terminer ma besogne... Il se faisait tard... Je m'allonge sur le sofa du salon pour suivre mon feuilleton préféré, mais sans m'en rendre compte, je sombre dans un profond sommeil... Rym me réveillera vers le milieu de la nuit... Je frissonne tout en me demandant ce que je faisais au salon, alors que je devrais être dans mon lit. Puis, la mémoire me revient, et je m'empresse d'éteindre le téléviseur, avant de rejoindre ma fille... Elle était mouillée et faisait sûrement un cauchemar. Je la change, et l'allaite avant de la remettre dans son berceau où elle s'endormira tel un ange... Il était 2h du matin ! Je rejoins enfin ma chambre. Mustapha dormait à poings fermés... Je me glisse dans le lit et tente de me rendormir... En vain... Le sommeil me fuyait... Après quelques vaines tentatives pour être dans les bras de Morphée, je décide de me lever, et me rendre à mon bureau... Là, devant mon écran, mon imagination se met en branle... J'aimais ces moments d'évasion, où la créativité prenait son essor. Mes mains glissaient sur le clavier, et je commençais à échafauder un nouveau récit. Le monde des mots qui était le mien, n'était pas facile à taquiner... Néanmoins, dès que j'arrive à aligner une première phrase, tel le fil d'Ariane, les lettres s'allongent, et le texte prend forme si vite que parfois j'ai du mal à suivre la course de mes idées... Il n'y a rien à dire, l'écriture était pour moi une seconde nature ! Je relis la première phrase que je venais d'étaler : Tahar m'a raconté une histoire incroyable... Je m'arrête pour reprendre mon souffle... Oui...Je devrais commencer à écrire le récit de Tahar... Du moins, les premières esquisses de cette odyssée qui promettait. À n'en pas douter, mon prochain feuilleton tiendra le lecteur en haleine. Et de surcroît, cette fois-ci, je transmets les souvenirs encore vifs, d'une personne, sensible et romantique à souhait... (À suivre) Y. H.