Le journaliste du quotidien El Watan, Djamel Alilat, arrêté dimanche par les autorités marocaines, alors qu'il couvrait les manifestations dans la région du Rif (nord du Maroc), a été expulsé hier du territoire marocain, selon des informations rapportées par des agences de presse. La direction d'El Watan avait exprimé auparavant son "inquiétude", suite à l'arrestation de Djamel qui se trouvait encore dans les locaux de la police, surtout que dans des médias marocains, le journaliste était présenté comme un complice des manifestants, voire un "espion". El Watan a assuré avoir saisi les organisations internationales, le Premier ministère, le ministère des Affaires étrangères, ainsi que le ministère de la Communication sur l'arrestation de son journaliste Djamel Alilat au Maroc. Le ministère des Affaires étrangères a promis d'instruire l'ambassade d'Algérie à Rabat pour suivre de près cette affaire et entreprendre les démarches requises pour sa libération. "Nous savons seulement qu'il a passé la nuit de dimanche à lundi en garde à vue dans un commissariat à Nador. Nous savons aussi que les autorités marocaines lui ont reproché de ne pas avoir sollicité une accréditation auprès du ministère de la Communication marocain", a expliqué la direction d'El Watan, affirmant que le journaliste détenait un ordre de mission pour réaliser un reportage sur les manifestations du Rif, dans le nord du Maroc. Farid Alilat, journaliste à Jeune Afrique, contacté par téléphone, raconte que son frère a été autorisé par la police marocaine à donner un seul coup de fil. Il a joint son ami qui se trouvait sur place et lui a demandé d'informer notre ambassade au Maroc de son arrestation. "Djamel est arrivé précisément jeudi dernier au Maroc. La police des frontières lui a demandé pour quel organe algérien il bossait sans pousser plus loin l'interrogatoire. Il a entamé son reportage, normalement, vendredi et samedi, avant d'être interpellé dimanche entre 21 et 22h". En prenant soin de ne pas empiéter sur les démarches du journal El Watan, Farid Alilat a approché, à titre personnel, le ministère des Affaires étrangères algérien et l'ambassade du Maroc à Alger. N. H.