La tentative marocaine de remettre en cause la représentativité du Font Polisario a échoué lundi avec le rejet de sa demande d'auditionner le président de la région de Dakhla et le vice-président de la région de Laâyoune comme représentants du peuple sahraoui au sein du comité des 24. La demande de participation "des deux pétitionnaires" présentée par le Maroc a été rejetée à l'issue d'un vote par 8 voix contre, 7 voix pour et 5 abstentions, a rapporté l'APS. Il a fallu rappeler au Maroc que l'audition des pétitionnaires sur la question du Sahara occidental est une pratique propre à la quatrième commission de l'ONU chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation et non pas au comité des 24. Ainsi, le Maroc a tenté vainement lundi d'induire en erreur les membres de cette dernière instance. En effet, après avoir échoué à introduire le président de la région de Dakhla et le vice-président de la région de Laâyoune comme représentants du peuple sahraoui au sein du comité, le Maroc a tenté en vain de les présenter comme deux pétitionnaires devant être auditionnés par le Comité. Un vif échange a eu lieu entre la délégation du Maroc et le président du comité des 24, le Vénézuélien Rafael Dario Ramirez Carreno, qui a dénoncé des propos s'apparentant à une "menace à l'endroit du Comité", a ajouté l'APS. Par ailleurs, le représentant du Maroc, Omar Hilale, qui s'est déjà distingué par le passé d'une manière scandaleuse lors des réunions de l'ONU sur le Sahara occidental, a récidivé une nouvelle fois en tenant des propos injurieux à l'égard du représentant permanent de l'Algérie auprès de l'ONU, Sabri Boukadoum. Usant de son droit de réponse, le diplomate algérien a demandé à son homologue marocain de surveiller son langage en lui signifiant clairement que son comportement enfreignait les règles de la diplomatie. Ceci étant, l'essentiel du débat, tenu l'après-midi sur la décolonisation des 17 territoires non autonomes relevant du comité spécial, s'est concentré sur la question du Sahara occidental et la nécessité de soutenir l'autodétermination de la population de ce territoire non autonome. Sabri Boukadoum a de nouveau plaidé pour la tenue d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui, sous supervision conjointe de l'ONU et de l'Union africaine, déplorant "qu'après 43 ans, le peuple du Sahara occidental attende toujours que l'ONU l'accompagne dans la voie de l'autodétermination. La majorité des intervenants ont versé dans le même sens, regrettant le fait qu'il n y ait eu pratiquement aucun progrès dans la recherche d'une solution politique efficace pour résoudre le conflit du Sahara occidental". Merzak Tigrine