La quatrième commission de l'ONU, chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation, a réaffirmé son attachement au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination en appelant à la relance du processus des négociations entre le Front Polisario et le Maroc. La commission, qui a entamé lundi un débat de cinq jours sur les questions de décolonisation des 17 territoires non autonomes, a soutenu la tenue d'un référendum au Sahara occidental unanimement revendiquée par les intervenants. La représentante de l'Uruguay, Cristina Carrion, a émis l'espoir que les débats de la quatrième commission seraient l'occasion de rappeler l'attachement de tous les membres à l'élimination du colonialisme dans le monde. Tout en appelant à la reprise des pourparlers entre le Maroc et le Front Polisario, elle a insisté sur le soutien apporté par l'Uruguay aux efforts du secrétaire général et son envoyé personnel, Christopher Ross, pour faire avancer ce processus référendaire. C'est également le cas de l'appui clairement exprimé en faveur du projet présenté par l'Algérie à la commission de décolonisation relatif à l'expulsion des membres de la composante civile de la Minurso qui continue de soulever la préoccupation de la communauté internationale. C'est au nom du Mouvement des pays non-alignés que le représentant du Venezuela auprès de l'ONU, Rafael Dario Ramirez Carreno, a rappelé opportunément la mission centrale de la décolonisation des 17 territoires non autonomes dont le Sahara occidental au menu de l'agenda du Comité spécial. Le Mexicain Juan Sandoval Mendiolea a relevé la participation de son pays à la Minurso appelée en urgence à une forte mobilisation internationale pour garantir la poursuite de sa mission en toute sécurité, tout en exhortant les deux parties du conflit à s'engager sérieusement dans un règlement politique. Une mobilisation jugée insuffisante par le représentant du Costa Rica, Rolando Castro Cordoba, déplorant le fait que « la communauté internationale ne soit pas parvenue à jeter aux oubliettes le concept de la colonisation ». La commission commencera les auditions de pétitionnaires sur le Sahara occidental, la Poly-nésie française, Gibraltar, la Nouvelle-Calédonie, les Falkland-Malvi-nas, les Vierges américaines et britanniques. Mais le consensus fort au profit du droit incontournable à l'autodétermination fragilise davantage le Maroc défiant l'Onu, son secrétaire général et son émissaire déclaré persona non grata. Mis sur le banc des accusés, le Maroc colonial s'emmure dans la fuite en avant et le déni de la légalité internationale, encouragé par quelques ambassades occidentales et en particulier la France, comme le note Le Monde Diplomatique dans son numéro d'octobre, qui « persistent à vanter les avancées démocratiques du Maroc ».