"Voilà un stade qui n'ouvrira jamais ses portes !" Ce sont là les propos de dépit d'un vieux passionné de football à Tizi Ouzou qui ne veut plus entendre parler du projet du nouveau stade de 50 000 places de Boukhalfa, implanté depuis de longues années dans la périphérie ouest de la Ville des Genêts. En concurrence à l'époque avec deux entreprises étrangères, l'une chinoise et l'autre portugaise qui avaient aussi soumissionné pour ce projet portant sur un budget mirobolant de 35 milliards de dinars largement revu à la hausse durant ces dernières années, ce fut alors l'entreprise algérienne ETRHB du Groupe Haddad qui avait décroché le fameux "jackpot" tout en s'assurant le partenariat d'une entreprise espagnole soi-disant spécialisée dans la réalisation d'infrastructures sportives aux quatre coins de l'Europe, en l'occurrence la compagnie FCC-Barcelone. En fait, ce ne fut que de la poudre aux yeux ou plutôt un "château de cartes" en... Espagne puisque le projet qui datait de l'an 2000 a tourné en rond, l'espace d'une décennie où les tiraillements entre l'ETRHB du Groupe Haddad, les Espagnols du FCC-Barcelone, mais aussi le bureau d'études algérois Dune Architecture, chargé du suivi, auront fait que ledit projet n'aura vu le jour, en fait, que le 15 mai ...2010, soit dix ans après avoir été inscrit comme projet prioritaire, et ce, à la faveur d'une cérémonie grandiose où le fameux Ordre de service (ODS) avait été signé en fanfare. Et si les délais de réalisation du nouveau stade étaient fixés à quarante mois, il fallait déchanter quelques mois après du fait que les travaux avançaient à pas de tortue et les mises en demeure du MJS contre les deux entreprises algérienne et espagnole mais aussi le bureau d'études concerné pleuvaient à tout bout de champ mais rien n'y fit. Finalement, après plusieurs mises en garde du MJS, l'entreprise espagnole a vu son marché résilié, paraît-il à l'amiable, mais avec une perte sèche pour le gouvernement algérien puisque le projet qui devait être inauguré en... 2014 n'accusait même pas 40% d'avancement des travaux ! Puis, voilà que le groupe ETRHB-Haddad a finalement déniché une autre entreprise, turque celle-là, nommée MAPA, qui a réussi quand même à donner un nouveau souffle au chantier depuis 2014. Mais voilà que, depuis quelques mois, ça coince de nouveau et, aux dernières nouvelles, pour des raisons financières. Pourtant, des rallonges financières faramineuses avaient été accordées par les pouvoirs publics et le projet tirait à sa fin. Du coup, la firme turque a mis en congé forcé tout son personnel algérien et a rapatrié ses propres cadres et ses ouvriers en Turquie, au début du Ramadhan du fait que les situations de paiement s'accumulaient, paraît-il, au niveau du Trésor. Curieusement, de son côté, l'ETRHB-Haddad se plaint aussi de nombreuses situations restées impayées au niveau du Trésor et si les Turcs ont fini par reprendre timidement les travaux après l'Aïd, il faut bien admettre que le bout du tunnel est encore loin. Mohamed HAOUCHINE