Confié à un groupement algéro-espagnol composé de l'Etrhb de Haddad et FC Construccion, le stade couvert de 50 000 places devait être livré à la fin de l'année 2012. Il devait surtout permettre au club le plus prestigieux du pays d'évoluer dans un stade digne de ce nom, avec toutes les commodités nécessaires aux grands clubs. Cela ne pouvait être autrement pour une infrastructure qui devait coûter pas moins de 34 milliards de dinars, soit environ 340 millions d'euros. Les habitants de la wilaya, en général, et les supporters de la JSK, en particulier, se rappellent que le choix porté sur ce groupement a fait grincer des dents, notamment l'entreprise chinoise qui a soumissionné pour le projet mais aussi le président de la JSK qui ne portait pas particulièrement Haddad dans son cœur. Donc, à l'époque déjà, l'on s'attendait à ce que le projet connaisse des difficultés, mais l'on était loin de penser qu'il allait s'enliser et prendre des années de retard. C'était de mauvais augure, pensaient certains. Une année n'était pas passée sans que les doutes se confirment, et les contraintes techniques avancées par les intervenants dans le projet allaient vite révéler de graves dissensions entre eux. D'abord, les deux entreprises réalisatrices évoquaient un problème avec le bureau d'études chargé du suivi des travaux, Dune Architecture que le ministère de la Jeunesse et des Sports à l'époque avait mis en demeure. Mais le projet attendu par toute une population allait vite révéler des dissensions plus graves. Une mésentente entre l'entreprise algérienne Etrhb et son partenaire espagnol FCC qui a complètement bloqué le projet, au grand dam du club kabyle et de ses millions de supporters. Les différentes tentatives, notamment gouvernementales, pour trouver un terrain d'entente et relancer le projet se sont avérées vaines. Et le nouveau délai pour la réception du stade, prévue pour la fin de l'année 2014, ne pouvait donc être respecté. Des ajournements qui resteront impunis, malgré la gravité de la situation et l'importance du préjudice. Surtout que le bras de fer entre l'Etrhb et FCC a duré longtemps, avant que l'entreprise espagnole ne décide de se retirer du projet. L'entreprise de Ali Haddad prendra attache avec une entreprise turque pour relancer les travaux, mais il fallait attendre la fin du mois de février de cette année pour enfin voir les travaux reprendre sérieusement, car FCC a fini par abandonner ses exigences financières et renoncer à un arbitrage international. Plus de 400 ouvriers ont été mobilisés par l'entreprise turque Mapa, dans le chantier, situé du côté de Boukhalfa, périphérie ouest de la ville de Tizi Ouzou. Les supporters de la JSK sont ravis mais l'énorme retard accusé par le projet aura un coût : un nouveau report pour février 2016, près de deux milliards de dinars de dépenses supplémentaires et un écartement du stade de Tizi Ouzou de la phase finale de la Coupe d'Afrique des Nations 2017, au cas où le dossier de candidature de l'Algérie est accepté par la Confédération africaine de football. M. B.