Cette situation devrait interpeller non seulement les actionnaires notamment, le BEA et le Fonds national d'investissement, mais également la Commission de supervision des assurances. Axa Assurances Dommage vient de publier son bilan pour l'exercice 2016. La compagnie n'a pas atteint son équilibre comme prévu dans le business plan initial. Son compte de résultat affiche un déficit de 701,352 millions de dinars. L'ancien CEO d'Axa Assurances Algérie, Adelane Mecellem, lors d'une session de formation organisée en décembre 2015, avait assuré qu'Axa Assurances Algérie est conforme à son business plan initial qui a prévu des déficits durant les premières années d'implantation. "Dans notre business plan initial, nous avons dit que le break-even (point de rentabilité), pour les deux activités regroupées en Algérie, serait fin 2016", avait-il précisé. Mais l'année dernière, Axa Dommage n'a pas pu équilibrer son bilan qui continue, pour la sixième année consécutive, d'afficher un résultat net négatif. Des sources du secteur des assurances évoquent un déficit cumulé de 2,88 milliards de dinars sur un capital de 3,15 milliards de dinars depuis l'entrée en activité de la compagnie, soit un rapport de 91,52%. Cette situation devrait interpeller non seulement les actionnaires notamment, la BEA qui détient 15% du capital de la société et le Fonds national d'investissement (FNI), mais également la Commission de supervision des assurances. Axa Assurances Algérie Dommage avait annoncé, en 2015, l'augmentation de son capital social d'un montant de 1,150 milliard de dinars, soit une hausse de 57,5%, pour pouvoir reconstituer ses capitaux propres qui ont fondu à cause des pertes cumulées depuis le démarrage de son activité en 2011. "Par cette décision approuvée par une assemblée générale extraordinaire réunie le 23 avril 2015, ce capital passe de 2 milliards de dinars à 3,15 milliards de dinars par l'émission de 11 500 nouvelles actions ordinaires d'une valeur nominale de 100 000 DA chacune", avait indiqué la compagnie dans un communiqué. Sa répartition entre les différents actionnaires est restée la même : 49% pour le groupe Axa, 36% pour le Fonds national d'investissement (FNI) et 15% pour la Banque extérieure d'Algérie (BEA). Pour Axa Assurances Algérie Dommage, l'augmentation du capital devait lui permettre "une meilleure assise financière pour renforcer sa dynamique de développement et de croissance". Selon certaines sources, les capitaux propres ont évolué de 775 millions de dinars. Les mêmes sources relèvent l'augmentation des titres immobilisés (bons du Trésor et obligations) de 1,670 milliard de dinars, reflétant l'ampleur de la politique des placements financiers augmentant ainsi l'actif de 842 millions de dinars, soit +20,4%. Pour rappel, la fermeture, en 2015, de certaines agences par Axa Algérie avait suscité beaucoup de commentaires dans la presse. L'ancien CEO d'Axa Assurances Algérie, Adelane Mecellem, avait soutenu que la société n'était pas en crise, expliquant la fermeture de certaines agences, moins de 10 points de vente, par les impératifs de rentabilité. Selon M. Mecellem, le premier résultat bénéficiaire de la compagnie sortira cette année. Ce n'est pas évident dans la situation actuelle du marché des assurances en déprime. M. R.