L'Algérie a importé de France 7 070 tonnes de lait écrémé en poudre durant le mois de juin 2017, soit une évolution de 463,3% par rapport au mois de juin 2016 où le pays avait importé une quantité de 1 255 tonnes. Ce qui fait un cumul de 16 993 tonnes importés de France en 2016 et une quantité de 24 303 tonnes importés en 2017, soit une évolution de 43%, peut-on lire dans un document établi par France Agrimer et publié, il y a quelques jours. Quant à la poudre grasse, la France a exporté vers l'Algérie une quantité de 1 444 tonnes en juin 2017, soit une diminution de 20% par rapport à la même période de 2016 où il a été exporté vers l'Algérie une quantité de 1 820 tonnes. Le cumul pour 2016 est de 8 347 tonnes, et celui de 2017 est de 8 726 tonnes, soit une évolution de 4,5%. L'Algérie qui n'arrive pas à mettre en place une réelle industrie de production laitière, continue d'importer de la poudre de lait et certains de ses dérivés. Si elle le fait, c'est pour combler le déficit qu'enregistre la filière et répondre à la demande de consommation nationale de lait. L'Etat consacre annuellement des subventions de l'ordre de 46 milliards de dinars à la filière laitière dont une partie est réservée à la production de lait dont le prix est administré, soit 12 milliards de dinars en 2009. Ce montant n'a pas cessé d'augmenter chaque année pour atteindre 30 milliards de dinars en 2013. Mais avec la crise financière dans laquelle se débat le pays, il a été décidé de réduire la facture alimentaire dont celle relative au lait. Les dernières statistiques douanières montrent en effet que la facture d'importation de lait (y compris les matières premières) a reculé à 849,2 millions de dollars (usd) en 2016 contre un milliard usd en 2015, soit une baisse de 18,66%. Ce n'est pas peu. Les quantités importées de ce produit (lait en poudre, crèmes de lait et matières grasses laitières utilisées comme intrants) ont également reculé pour s'établir à 358 943 t contre 372 126 t, soit une réduction de près de 3,54%. Cette baisse de la facture d'importation s'explique non seulement par le recul des quantités importées mais aussi par la chute des prix à l'importation par l'Algérie de cette denrée alimentaire. Longtemps limité à l'offre des entreprises publiques en lait pasteurisé conditionné en sachet et commercialisé avec un prix soutenu, le marché s'ouvre à de nouveaux producteurs privés qui offrent des produits innovants, mais à des prix libres. Au-delà de ce constat, une étude élaborée par l'Association des producteurs algériens de boissons (Apab), montre que le nombre d'entreprises activant dans l'industrie du lait et des produits laitiers est de 778. Le secteur privé domine. La forme juridique de la Sarl et de l'Eurl des laiteries est dominante, avec 80% des enregistrements. Cependant, l'Office national interprofessionnel du lait (Onil) a répertorié 175 laiteries conventionnées en 2014. Y. S.