Afin de réduire les importations de lait et de promouvoir cette filière, de nouvelles mesures avaient été décidées par le gouvernement en faveur des éleveurs et des opérateurs de ce secteur en augmentant la subvention du lait cru et en encourageant l'investissement, avec l'objectif de baisser les importations de la poudre de lait de 50% à l'horizon 2019. Mieux encore, le gouvernement envisage de lancer, dans un proche avenir, la production locale de cette poudre en vue de réduire les importations de ce produit agroalimentaire, a indiqué le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdessalam Chelghoum. "La nouvelle vision du gouvernement reflète notre conviction formelle qu'il y a possibilité d'entamer, dans les prochains mois, la production de la poudre de lait au niveau local", a fait savoir le ministre lors de son audition par la commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale (APN) dans le cadre du projet de loi de finances 2017. La concrétisation de cette vision se fera en coopération avec les opérateurs économiques privés et le groupe public Giplait, a-t-il précisé. "Nous n'avons pas l'intention de couvrir 100% des besoins du pays en poudre de lait, mais il s'agit de lancer de façon sérieuse sa production même avec de petites quantités", a avancé le ministre. Rappelant l'effort consenti par les pouvoirs publics pour soutenir la filière lait et en promouvoir la production nationale, M. Chelghoum a observé que la fabrication locale de lait de vache, estimée actuellement à plus de deux (2) milliards de litres, n'était pas totalement collectée, créant un déficit sur le marché. Par ailleurs, il a indiqué que son secteur avait procédé récemment à la réduction des quotas de poudre de lait (importée) alloués aux transformateurs. "Nous avons constaté qu'il y a une surconsommation et du gaspillage, alors nous avons pris la responsabilité d'opérer une diminution des quotas de poudre de lait des laiteries", a-t-il expliqué. Le prix de la poudre de lait allouée aux laiteries, par l'intermédiaire de l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL), est subventionné par l'Etat dans l'objectif de produire du lait pasteurisé conditionné en sachet cédé sur le marché à un prix administré de 25 dinars/litre. Pour appuyer ses propos, M. Chelghoum a comparé la consommation annuelle en Algérie à celle de la France en cette denrée: une moyenne de 160 litres/habitant/an en Algérie contre 90 litres/habitant/an en France. "Il faut changer cette politique si on veut réduire la facture des importations", a-t-il ajouté. A ce propos, il a estimé que la facture des importations de l'Onil ne devrait pas dépasser les 330 millions de dollars fin 2016 contre près de 500 millions de dollars en 2015: "C'est un gain important", a-t-il considéré. Pour rappel, la poudre de lait est importée aussi bien par l'Onil pour le compte de l'Etat que par des opérateurs privés. Pour rappel, durant les huit premiers mois de 2016, les quantités importées de (lait en poudre, crèmes de lait et matières grasses laitières utilisées comme intrants) ont reculé pour s'établir à 236.931 tonnes (T) contre 258.913 T, soit une réduction de 8,5% entre les deux périodes de comparaison, indiquent les chiffres du Centre national de l'informatique et des statistiques des douanes (Cnis). Outre la baisse des quantités importées, la facture a surtout reculé en raison de la chute des prix mondiaux de cette denrée alimentaire. En effet, la moyenne des prix à l'importation par l'Algérie des poudres de lait sur les 5 premiers mois de 2016 s'est établie à 2.425 usd/tonne contre 2.962 usd/tonne sur la même période de 2015, soit une baisse 18,1%.