Face à cette situation, certaines familles ont recours au marché de l'informel et même à la friperie. À moins de deux semaines de la rentrée scolaire, les parents doivent faire face à de multiples dépenses afin de contenter leurs têtes brunes et être fins prêt pour le jour J. À Bouira et à l'instar des autres régions du pays, l'inflation n'a pas épargné les produits liés à la rentrée scolaire au grand dam des couches les plus démunies. En effet, les prix des cartables dits "bas de gamme" oscillent entre 1 200 et 1 600 DA. Les cahiers sont cédés à pas moins de 30 DA l'unité, et les stylos, crayons, taille-crayons varient entre 25 et 70 DA/la pièce. Ces prix sont pour les articles d'entrée de gamme. S'agissant des produits de marque, il faut compter le double, voire le triple de la somme. Ainsi, pour les cartables à l'effigie des héros des studios Marvel, le père de famille doit débourser pas moins de 3 000 DA. Idem pour les cartables et autres sacs au dos floqués des images de "Fulla" et autres Barbie, qui valent la "modique" somme de 3 200 DA. Si on veut des cartables "bling-bling" à la gloire des Naymar, Messi et autres Zlatan, les prix explosent littéralement et peuvent atteindre les 3 800 DA. Pour ce qui est des blouses, les prix sont également à la hausse comparativement à l'année dernière. Ils oscillent entre 1 200 et 1 600 DA. Mais qu'en pensent les parents de ces prix ? Pour le savoir, nous avons interrogé quelques pères de famille rencontrés au niveau des papeteries et autres magasins spécialisés. Eh bien, les avis sont mitigés. Certains jugent ces prix relativement accessibles tandis que d'autres les estiment prohibitifs. "Je suis père de 4 enfant, deux au secondaire et un au moyen. Je n'ai pas attendu la rentrée et la fameuse liste des fournitures pour entamer les achats. J'ai pris l'habitude (rire)", nous a déclaré M. Hichem, un citoyen rencontré à proximité du quartier des 1100-Logements, situé en plein cœur du chef-lieu de la wilaya. Pour d'autres, en revanche, les fournitures scolaires sont hors de prix. "Pour mon fils qui est en classe de terminale, j'ai déjà déboursé près de 8 500 DA, sans compter les manuels scolaires. C'est cher ! Ils (commerçants, ndlr) veulent nous déplumer à tout prix. Mais que voulez-vous, on est pris en otage", fulminera Amar, un père de deux enfants. Tout pour faire des économies Plus globalement et selon nombre de commerçants, pour cette rentrée les articles scolaires enregistrent une hausse de 20% par rapport à 2016. S'agissant des manuels scolaires, notamment pour ceux des classes d'examens, les prix s'envolent carrément ! Selon les prix fixés par l'Etat, le "pack" des manuels des classes de 5e frôle les 2 500 DA, pour les classes de 4e année moyenne (BEM), il faut compter pas moins de 2 600 DA et 3 000 dinars pour ceux des classes de terminale. C'est dire que le manuel scolaire reste relativement inaccessible pour les familles qui ont plusieurs enfants scolarisés. Face à cette flambée des prix, certains foyers ont recours au marché de l'informel et même à la friperie. Ainsi, les commerçants de l'informel profitent de cette rentrée scolaire en cédant des produits scolaires à des prix défiant toute concurrence, même la qualité ne suit pas toujours. Du côté de la placette Rahim-Gallia en passant par le quartier des 1100-Logements ou bien la cité AADL des 132-Logements, ces "commerçants" étalent allègrement cahiers, trousses, stylos et autres fournitures au vu et au su de tous. Certains d'entre eux narguent les marchands légaux. Les articles proposés et qui, il faut bien le noter, sont de piètre facture et d'une provenance parfois douteuse, sont cédés à des prix imbattables. En effet, et lors d'une virée aux abords de ces "places" de l'informel, les prix affichés sont inférieurs d'au moins 20 à 30% que ceux affichés chez les papeteries de la ville. Cet argument ne laisse pas indifférent le consommateur lambda, notamment en ces temps où le moindre sou économisé compte à la fin du mois. Certains pères de famille croisés à proximité du quartier des 140-Logements avouent qu'ils préfèrent acheter les fournitures pour leur progéniture chez le trabendiste et économiser une centaine de dinars, au lieu de se faire déplumer chez le buraliste du coin. "J'ai acheté 9 cahiers, 3 trousses et 3 blouses, pour seulement 3 000DA. Ces achats m'auraient coûté le double si je les avais faits chez un commerçant spécialisé", fera remarquer Madjid, père de trois enfants scolarisés. Parmi les articles les plus convoités en cette période de pré-rentrée scolaire, on citera l'incontournable blouse. Cet habit obligatoire coûte entre 1 200 et 1 400 DA chez les commerçants légaux. En revanche, chez les petits vendeurs à la sauvette son prix oscille entre 800 et 1 000 DA, une différence de taille. Cependant, il y a un gros hic... Ces blouses au rabais sont complètement décousues, pleines de défauts de fabrication, ce qui implique, forcément, des dangers pour les écoliers. Autres produits étalés sur les trottoirs et qui pourraient constituer un éventuel danger pour les enfants, ce sont les stylos à bille et à plume. Ils sont de piètre facture et facilement détachables, surtout les stylos à plume.