Lors d'une virée aux abords de ces "places" de l'informel, nous avons constaté que les prix sont inférieurs d'au moins 20 à 30% que ceux affichés chez les papeteries de la ville. En ces temps difficiles, où les dépenses des ménages s'accumulent pour faire face à la rentrée scolaire, mais aussi à la "saignée" de l'Aïd, certains foyers ont recours au marché informel et même à la friperie, afin de satisfaire leurs enfants. À Bouira, les commerçants de l'informel profitent de cette rentrée scolaire en cédant des produits scolaires à des prix défiant toute concurrence, mais la qualité ne suit pas toujours. Du côté de la placette Rahim-Gallia, en passant par le quartier des 1100-Logements ou bien la cité AADL des 132-Logements, ces "commerçants" étalent allégrement cahiers, trousses, stylos et autres fournitures, au vu et au su de tous. Certains d'entre eux "narguent" les marchands légaux en leur lançant : "Vous ne faites pas le poids ! Il vaut mieux pour vous que vous changiez de registre !" Cet "affront" agace plus d'un parmi les commerçants conventionnels, certains se disent carrément "découragés" par la prolifération de ce qu'ils ont qualifié de parasites. Les articles proposés et qui, il faut bien le noter, sont de piètre facture et d'une provenance parfois douteuse sont cédés à des prix imbattables. En effet, lors d'une virée aux abords de ces "places" de l'informel, nous avons constaté que les prix sont inférieurs d'au moins 20 à 30% que ceux affichés chez les papeteries de la ville. Cet argument ne laisse pas indifférent le consommateur lambda, notamment en ces temps où le moindre sou économisé compte à la fin du mois. Certains pères de famille, croisés à proximité du quartier des 140-Logements, avouent qu'ils préfèrent acheter les fournitures pour leur progéniture chez le trabendiste et économiser une centaine de dinars, au lieu de se faire déplumer chez le buraliste du coin. "J'ai acheté 10 cahiers, deux trousses et 2 blouses pour seulement 2800 DA. Ces achats m'auraient coûté le double si je les avais faits chez un commerçant spécialisé", a noté Hamid, père de deux enfants scolarisés. Parmi les articles les plus convoités en cette rentrée scolaire, on citera l'incontournable blouse. Cet habit obligatoire coûte entre 800 et 1400 DA chez les commerçants légaux. En revanche, chez les petits vendeurs à la sauvette, son prix oscille entre 600 et 1000 DA, une différence de taille. Cependant, il y a un gros hic... Ces blouses au rabais sont complètement décousues, pleines de défauts de fabrication, ce qui implique forcément des dangers pour les écoliers. Autres produits étalés sur les trottoirs et qui pourraient constituer un éventuel danger pour les enfants, ce sont les stylos à bille et à plume. Ils sont de piètre facture et facilement détachables, surtout les stylos à plume. RAMDANE B.