Le Premier ministre a affirmé que la plupart des entreprises du pays, qu'elles soient publiques, privées ou mixtes issues de partenariats, sont "les leviers du développement" du pays. Et qu'elles feront, "sans discrimination", l'objet de la "considération" du gouvernement. Gouvernement, UGTA et patronat se sont réunis, jeudi, 24 août, à Alger. Ils ont convenu, d'un commun accord, de reporter la date de la réunion de la tripartite, qui était prévue pour le 23 septembre prochain à Ghardaïa. Ils n'ont, cependant, pas indiqué la date et le lieu où devrait se tenir la prochaine tripartite sous la présidence d'Ahmed Ouyahia. Des ateliers seront organisés par les représentants des différents secteurs concernés et les partenaires socio-économiques pour approfondir les préparatifs à cette réunion. Le nouveau Premier ministre semble ainsi vouloir prendre le temps nécessaire pour élaborer des approches et des ententes qui fonctionneront et montrer, par la même, qu'il se préoccupe des difficultés que rencontrent les chefs d'entreprise et le monde du travail. Intervenant lors de la rencontre de jeudi, Ouyahia a affirmé que la plupart des entreprises du pays, qu'elles soient publiques, privées ou mixtes issues de partenariats, sont "les leviers du développement" du pays. Et d'ajouter que toutes ces entreprises feront l'objet de "notre considération sans discrimination". Il a également assuré que la tâche du gouvernement consiste à appliquer les lois, y compris dans le secteur économique, mais dans la sérénité. L'Algérie, a-t-il dit, est un Etat de droit qui s'est doté de tous les instruments juridiques pour combattre toute atteinte à la loi, en s'appuyant sur une justice indépendante. Toutefois, le nouveau Premier ministre ne souffle mot sur la relation entre l'argent et la politique. De fait, Ahmed Ouyahia s'éloigne de la stratégie élaborée par Abdelmadjid Tebboune. Ce dernier aspirait à tracer une frontière nette entre l'argent et la politique. Au chapitre social, le successeur de Tebboune s'est montré également rassurant, soulignant que la politique sociale du gouvernement constituait une"constante" fondée sur la justice sociale et la solidarité nationale, notant que cette politique sociale "sera maintenue" par l'Exécutif qu'il conduit. Et d'expliquer que l'Algérie avait clos depuis 30 ans déjà le débat idéologique autour de la nature de son économie, une économie"de marché à dimension sociale". Aussi, a-t-il estimé, le vrai défi réside dans l'amélioration de cette économie. Il reste, cependant, à déterminer les mécanismes à mettre en place pour financer cette politique en ces temps de crise. Les trois partenaires ont affirmé à la faveur de leur réunion que l'Algérie dispose de "tous les atouts" qui lui permettent d'envisager son avenir économique avec "sérénité", et ce, en dépit de la "délicatesse" du contexte, aussi bien sur le plan interne qu'externe. Les signataires du Pacte économique et social de croissance (Pesc), présents à ce rendez-vous, ont, en outre, déclaré qu'il faut approfondir la discussion et renforcer notre approche consensuelle, par la réaffirmation de nos engagements à accentuer davantage notre démarche collective. Les signataires de ce pacte sont le gouvernement, l'UGTA, la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), le Forum des chefs d'entreprise (FCE), l'Union nationale des entrepreneurs publics (Unep), la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), la Confédération des industriels et des producteurs algériens (Cipa), la Confédération algérienne du patronat (CAP), I'Union nationale des investisseurs (UNI), la Confédération générale du patronat-BTPH (CGP-BTPH) et l'Assemblée générale des entrepreneurs algériens (Agea). Le pacte a pour objectifs d'accélérer le processus des réformes économiques, de développer l'industrie, d'améliorer le climat des affaires, le système de santé et la protection sociale, le pouvoir d'achat, ainsi que la sécurité énergétique et l'adéquation du système de formation avec les besoins de l'entreprise. Youcef Salami