La France a enregistré plus de 65 000 demandes dont 7,3% émanant d'Algériens. L'Algérie a encore du chemin à parcourir avant de se voir délivrer le label de “pays sûr” par l'Union européenne. Pour preuve, le nombre de nos ressortissants qui continuent de solliciter le droit d'asile, notamment auprès du gouvernement français. Un constat qui révèle une situation de persécution politique des citoyens que ne parvient pas à dissimuler la façade démocratique dont on croit s'être paré. En 2004, la France a enregistré plus de 65 000 demandes d'asile. Avec 7,3% de demandes, les Algériens arrivent en 3e position derrière les Turcs (8,7%) et les Chinois (8,3%). Avec une prise en compte du rapport démographique entre les trois pays, la hiérarchie se trouverait bousculée et l'Algérie se trouverait ainsi en première position des pays pourvoyeurs d'exilés politiques vers la France. Des pays comme la RD Congo, Haïti, la Serbie, la Russie, le Sri Lanka et la Moldavie paraissent moins risqués sous le regard de ces statistiques. À l'inverse, sept pays peuvent se vanter d'avoir gagné le label “sûr” qui leur vaut d'être considérés comme respectueux des droits de l'Homme. Il s'agit du Bénin, du Cap-Vert, du Ghana, du Mali, de l'île Maurice, du Sénégal et de la Mongolie. Les ressortissants de ces pays qui choisissent l'exil le plus souvent pour des raisons économiques auront ainsi plus de mal à obtenir le statut de réfugié politique qui ouvre droit à une protection assortie d'une assistance sociale comprenant, notamment, le logement. Leur demande sera examinée en 15 jours quand elle requiert plusieurs mois pour les autres. Le classement a été établi par le ministère des Affaires étrangères avec la collaboration de l'Office de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA). Dans les autre pays de l'Europe, la liste des pays “sûrs” n'est pas encore établie. La Grande-Bretagne souhaiterait y inclure les pays du Maghreb. En France, il ne s'agit que d'une première liste appelée à être révisée avant la fin de l'année. L'Algérie y fera-t-elle son apparition ? Difficile à croire en raison de la reprise en main musclée de la situation politique. Au demeurant, le projet d'amnistie générale officiellement présenté comme un gage du retour à la stabilité n'agrée pas du tout les organisations internationales de défense des droits de l'homme. Par ailleurs, l'obtention de la nationalité française sera, désormais, soumise à un “smig” de conditions dont la plus emblématique est la maîtrise de la langue de Voltaire. La France offre le paradoxe d'être un pays dont certains ressortissants ne maîtrisent pas la langue. Le regroupement familial a conduit de nombreux immigrés à faire venir leurs familles en France. Souvent déclassées sur le plan social, ces familles ont parfois transposé leurs traditions et se sont enfermées dans des ghettos. Le droit du sol leur a permis d'accéder à la nationalité française. Une situation très commode qui ne s'est pas toujours accompagnée de l'intégration souhaitée. Désormais, il ne sera pas possible de devenir citoyen de la France si on n'en connaît même pas les couleurs du drapeau. à partir du mois de juin, les postulants à la naturalisation se verront remettre un “guide des droits et des devoirs des citoyens français” qui va leur apprendre, notamment, ce que c'est l'égalité des sexes et son corollaire concernant l'interdiction de la polygamie. Comme dans un examen, les candidats auront à répondre à une batterie de 200 questions. Certains pourraient s'en offusquer. Elles sont pourtant le produit d'un cruel constat qui révèle ces Français ne connaissant même pas la langue de leur pays d'adoption. Y. K.