Le Secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a demandé aux autorités camerounaises une enquête sur les actes de violence signalés dans les régions du sud-ouest et du nord-ouest du pays le 1er octobre ayant donné lieu à des pertes en vies humaines. "Il condamne fermement ces actes et reste profondément préoccupé par la situation au Cameroun", a précisé, hier, dans un communiqué, son porte-parole, Stéphane Dujarric. "Le patron de l'ONU exhorte les dirigeants politiques des deux côtés à appeler leurs partisans à s'abstenir de tout nouveaux actes de violence et à condamner sans équivoque toute action qui puisse nuire à la paix, la stabilité et l'unité du pays", a ajouté son porte-parole. "Il prend note de l'appel au dialogue lancé par les autorités et encourage les représentants de la communauté anglophone à saisir cette opportunité dans leur recherche de solutions aux griefs de la communauté, dans le cadre de la Constitution camerounaise", a enfin indiqué M. Dujarric. Ouverte il y a près d'un an, la crise anglophone au Cameroun a connu son épisode le plus sanglant, dimanche, avec au moins 17 morts en marge d'une proclamation symbolique d'indépendance vis-à-vis des francophones, selon un bilan établi, lundi, par Amnesty International et des sources officielles. À ce bilan s'ajoutent deux autres décès comptés au cours du week-end dans les deux régions anglophones. Depuis novembre 2016, la minorité anglophone, qui représente environ 20% des 22 millions de Camerounais et 2 régions sur 10 dans tout le pays, proteste contre ce qu'elle appelle sa marginalisation dans la société. Outre les séparatistes, des anglophones exigent le retour au fédéralisme, qui a prévalu au Cameroun entre 1961 et 1972, avec deux Etats au sein d'une même République. Jeudi, Antonio Guterres était déjà intervenu dans le conflit en exhortant les autorités camerounaises à promouvoir des mesures de réconciliation nationale. R. I./Agences