L'Opep et ses partenaires ne doivent pas relâcher leurs efforts, selon l'agence internationale. L'Agence internationale de l'énergie a publié son rapport mensuel jeudi, faisant état du marché pétrolier, ainsi que de ses prévisions au moyen terme. Selon le rapport, l'offre et la demande mondiales de pétrole devraient globalement s'équilibrer l'an prochain. La croissance de la consommation devrait, en effet, contribuer à épuiser les stocks et à compenser la hausse de la production. L'AIE s'attend à un rééquilibrage du marché entre l'offre et la demande, grâce à une hausse de la consommation de 1,6 million de barils par jour en 2017 et de 1,4 mb/j en 2018. "Pour 2018, nous estimons que trois trimestres sur quatre seront globalement équilibrés en conservant l'hypothèse d'une production stable de l'Opep et en se basant sur des conditions météorologiques normales", souligne l'AIE. Elle rappelle, par ailleurs, que les stocks commerciaux ont probablement diminué au troisième trimestre de cette année, pour la deuxième fois seulement depuis l'effondrement des cours en 2014, et ce, en raison d'une baisse du pétrole stocké en entrepôts flottants et en transit. Le rapport indique une baisse des stocks de 14,2 millions de barils en août. Mais il reste encore 170 millions de barils à réduire pour que les stocks retrouvent la moyenne des 5 dernières années. Avant une réunion cruciale de l'Opep, le mois prochain, l'AIE incite les pays de l'Opep à "persévérer dans la discipline" pour limiter leur production. "Il y a peu de doutes sur le fait que les principaux producteurs se soient de nouveau engagés à faire tout ce qui est nécessaire pour soutenir le marché et le long processus de rééquilibrage entre offre et demande", note l'AIE. "Beaucoup a été fait pour aller vers une stabilisation du marché, mais il faudra persévérer dans la discipline l'an prochain", estime l'agence. Bien que le gel de l'accord de production de l'Opep n'ait pas été totalement respecté en septembre (32,65 mb/j contre 32,2 mb/j), il représente tout de même 400 000 barils en moins sur le marché comparé à l'année dernière. La Libye (pays exempté de quotas en raison des troubles qu'il connaît) et l'Irak ont ouvert un peu plus les vannes, mais cela a été compensé par une baisse de la production au Venezuela, qui traverse une grave crise politique. L'AIE estime que la demande pour le pétrole de l'Opep augmentera à 32,98 millions de bpj au quatrième trimestre 2017, un chiffre supérieur à la production de septembre, puis baissera à 31,87 millions de bpj au premier trimestre 2018. Le rapport de l'Opep publié la veille (mercredi) était, quant à lui, plus optimiste en soulignant les bénéfices des efforts de l'organisation. Il est également indiqué que si l'Opep continue à extraire du pétrole à des niveaux similaires à ceux de septembre, le marché pourrait être en déficit en 2018. La modération de l'Opep et de ses alliés est d'autant plus importante que la production d'autres pays non adhérents à l'organisation augmentera parallèlement cette année et en 2018. Les Etats-Unis, qui extraient d'importantes quantités de pétrole de schiste, sont les plus gros contributeurs à cette augmentation. Le rapport souligne, à ce titre, la forte hausse de la production de pétrole de schiste américain en juillet (+550 000 barils par jour depuis juillet 2016), ajoutant que l'augmentation de l'offre total hors-Opep devrait en 2018 provenir principalement des producteurs américains attendue à +1,1 million de barils par jour en plus sur une estimation totale de +1,5 mb/j. D'un point de vue technique, ces deux rapports soutiennent le cours du baril avec un prix du Brent au-dessus des 55 dollars actuellement, mais cela reste loin des niveaux connus il y a quelques années. Saïd Smati