Dans son rapport mensuel publié, hier, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) prévoit une demande pour sa production de 32,2 millions de barils par jour (bpj) en 2018, soit 60 000 bpj de moins que cette année. «Une amélioration meilleure que prévu de l'économie mondiale pourrait contribuer encore à augmenter la demande de pétrole l'an prochain, accélérant le rééquilibrage en cours du marché du pétrole et soutenir le dynamisme du marché en 2018», a estimé le cartel. Parmi les incertitudes liées à la demande pour l'an prochain, l'Organisation mentionne le niveau élevé des autres carburants, les gains de productivité, les réductions de subventions et le développement technologique. Dans son rapport, l'Opep relève également que sa production a augmenté de 393 000 bpj en juin à 32,611 millions de bpj en raison d'une hausse des pompages au Nigeria et en Libye, deux pays exemptés d'une limitation de leur production. «La production a crû principalement en Libye, Nigeria, Angola, Irak et en Arabie saoudite, tandis que la production a décliné au Venezuela», précise ce rapport. Si des experts du secteur craignent que le rebond des prix du pétrole ne puisse pas tenir si aucune mesure concrète n'est prise pour contrôler rapidement la production du Nigéria et de la Libye, le secrétaire général de l'Opep s'est dit hier «optimiste» pour les mois à venir. «Les six premiers mois (de l'année) ont été très difficiles (...) mais nous restons optimistes sur le fait que nous sommes sur la bonne voie pour aider le marché à se rééquilibrer», a déclaré Mohammed Barkindo à des journalistes en marge du Congrès mondial du pétrole d'Istanbul. «L'écoulement des stocks (de pétrole) n'a pas donné lieu à une mise à jour suffisamment rapide des niveaux des stocks», phénomène auquel s'est ajoutée la reprise de la production dans certains pays producteurs, comme les Etats-Unis, a constaté le Nigérian. L'Opep et ses partenaires, dont la Russie, ont décidé de limiter leur production en 2017 et au premier trimestre 2018 pour réduire l'offre mondiale et permettre aux prix de se redresser. Cependant le Nigeria et la Libye, tous deux membres de l'Opep, sont exempts de quotas en raison des troubles géopolitiques internes affectant leurs industries pétrolières. Ces deux pays ont été conviés à participer à la réunion de suivi de l'accord sur les quotas prévue le 24 juillet à Saint-Pétersbourg entre l'Opep et ses partenaires. Si le cours du baril s'est redressé début 2017, après être tombé jusqu'à 26 dollars début 2016, il reste toujours coincé sous les 50 dollars, contre plus de 100 dollars à la mi-2014. Hier, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre valait 48,21 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 69 cents par rapport à la clôture de mardi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI), pour le contrat d'août gagnait 75 cents à 45,79 dollars. Les cours de l'or noir confirmaient leur hausse de mardi, alors que l'American Petroleum Institute (API), fédération privée qui publie ses données hebdomadaires sur les réserves de pétrole, a fait état d'une baisse de 8,1 millions de baril pour la semaine achevée le 7 juillet. Cette baisse a été confirmée par l'EIA (Energy Information Administration, agence du département américain de l'Energie ou DoE). Lors de la semaine achevée le 7 juillet, les réserves commerciales de brut ont reculé de 7,6 millions de barils et atteint 495,4 millions, selon le département américain de l'Energie. En tenant compte d'un nouvel abaissement des réserves stratégiques, les stocks totaux de pétrole brut ont reculé de 10,7 millions de barils. Du côté des réserves d'essence, le DoE a annoncé une baisse de 1,6 million de barils, alors que les estimations des économistes compilées par Bloomberg prévoyaient mardi une baisse de 1,88 million de barils. Les stocks de produits distillés (fioul de chauffage, etc.) ont, eux, augmenté de 3,1 millions de barils, alors que les analystes interrogés par Bloomberg anticipaient une progression de seulement 692 000 barils. Le marché du pétrole conservait la tendance à la hausse observée à l'ouverture à New York. Le cours du baril de «light sweet crude (WTI), prenait 1,20 dollar à 46,24 dollars sur le contrat pour livraison en août au New York Mercantile Exchange (Nymex). R. E./Agences