Les importations des principaux produits sidérurgiques enregistrées durant la période allant de 2010 à 2016 ont atteint un montant global de 36,4 milliards dollars pour un volume de 41 Mt, soit une moyenne annuelle de 5,2 milliards dollars pour 5,8 millions de tonnes. En 2016, la facture d'importation a baissé de 18% par rapport à 2015 en s'établissant à 4,91 milliards de dollars pour un volume de 6,2 Mt. Il est constaté que dans la structure globale des importations de 2016, trois grands produits sidérurgiques totalisent, à eux seuls, plus de 70% en valeur (3,41 milliards dollars) et 60% en volume (3,75 Mt). Il s'agit des tubes, tuyaux et profilés creux, des barres en fer ou en aciers non alliés (rond à béton) et des constructions et parties de constructions (ponts et éléments de ponts, portes d'écluses, tours, pylônes...). L'essentiel des importations provient des pays d'Europe (Italie, Espagne, France, Portugal, Grèce et Allemagne), de Chine, de Turquie et de Russie. La production portée à 12 millions de tonnes/an d'ici à 2020 La production nationale dans la filière sidérurgique devrait quadrupler pour passer à 12 millions de tonnes/an à l'horizon 2020 par rapport à 2017, indique le ministère de l'Industrie et des Mines dans un document portant sur la situation et les perspectives de la filière sidérurgique en Algérie. Aux 3,5 millions de tonnes/an (Mt/an) de capacités installées actuellement (sans le complexe d'El-Hadjar) vont venir s'ajouter 8,5 Mt/an de ceux des projets des investissements en cours de réalisation. Cependant, précise la même source, dans le cas où le complexe d'El-Hadjar atteindrait le niveau de production projeté, soit 1,2 Mt/an, ces capacités globales pourraient monter à 13,2 Mt/an en 2020. Partant de ces projections, et si les besoins de la demande nationale se maintiennent à leur niveau de 9 Mt/an enregistré en 2015, soit avant la mise en œuvre du régime des licences d'importation, un excédent de l'ordre de 4,2 Mt/an sera ainsi dégagé en 2020. De surcroît, dans l'hypothèse où les projets approuvés par le Conseil national des investissements (CNI), mais non encore lancés (ETRHB Haddad, Annaba, 4e extension Tosyali, Bidewi Steel, Sarl Karatas, Insaat Aciérie), venaient à être concrétisés, cet excédent de production sera alors de 9,5 Mt/an, pronostique le ministère. Quant à la situation actuelle de la filière sidérurgique, sa production nationale a enregistré une évolution de plus de 108% en 2016 comparativement à 2010 avec un volume de l'ordre de 2,5 Mt/an en 2016 et des prévisions de 3,2 Mt/an sur l'année 2017. Concernant les importations des produits sidérurgiques, elles ont baissé de près d'un million de tonnes en 2016. Les besoins du marché national en produits sidérurgiques, avant l'instauration en 2016 du régime des licences d'importation de ces produits (rond à béton et fil machine), étaient estimés à plus de 9 Mt/an pour les principaux produits sidérurgiques. Quant à l'offre de ces produits (production nationale+importation), elle a connu entre 2010 et 2016 une nette évolution en passant de 5,54 Mt en 2010 à plus de 8,6 Mt en 2016, soit une hausse de 56%. L'industrie nationale de la sidérurgie est dominée par quatre principaux producteurs : Groupe public Imetal (10 filiales dont le complexe Sider d'El-Hadjar), le groupe turc Tosyali (à Oran), ainsi que deux entreprises privées algériennes Lamino Attia (Annaba) et SPA Maghreb Tubes (Aïn Defla). Toutefois, il est relevé une mauvaise exploitation des déchets ferreux. À titre d'exemple, depuis 2015, des difficultés d'approvisionnement en ferraille n'a pas permis à Tosyali de tourner à pleine capacité. Pour y faire face, cette société s'est vue contrainte d'importer de la billette pour combler ce déficit. Selon les informations communiquées par cette société, un volume important de déchets ferreux est disponible au niveau de plusieurs entreprises publiques, notamment Sonatrach et la SNCF, dont le volume est estimé à plus d'un Mt qui reste inexploité en dépit des demandes introduites par cette société pour en disposer, y compris par le biais de la société nationale de récupération, filiale du Groupe Imetal. R. N.