La production nationale dans la filière sidérurgique sera quadruplée à 12 millions de tonnes/an à l'horizon 2020, par rapport à 2017. Cette industrie qui a enregistré une croissance de 108% en 2016 comparativement à 2010, a permis de baisser d'un million de tonnes, le volume de l'importation des produits métallurgiques l'année passée. Dans un document portant sur la situation et les perspectives de la filière sidérurgique en Algérie, rendu public hier, le ministère de l'Industrie et des Mines explique que «aux 3,5 millions de tonnes/an (Mt/an) de capacités installées actuellement (sans le complexe El Hadjar), vont venir s'ajouter 8,5 Mt/an de ceux des projets des investissements en cours de réalisation». Et si le complexe El Hadjar atteindra le niveau de production projeté de 1,2 Mt/an, ces capacités globales pourraient hausser à 13,2 Mt/an en 2020, précise-t-on. La même source révèle qu'il y aurait même un excédent de production de l'ordre de 4,2 Mt/an en 2020, si les besoins de la demande nationale se maintiennent à leur niveau de 9 Mt/an enregistré en 2015, soit avant la mise en œuvre du régime des licences d'importation. Cet excédent pourrait augmenter pour atteindre 9,5 Mt/an dans le cas où les projets approuvés par le Conseil national des investissements (CNI) mais non encore lancés (ETRHB Haddad Annaba, 4éme extension Tosyali, Bidewi Steel, Sarl Karatas, Insaat Aciérie), poursuit le ministère. La filière sidérurgique a enregistré, selon les estimations du ministère, «une évolution de sa production nationale de plus de 108% en 2016 comparativement à 2010 avec un volume de l'ordre de 2,5 Mt/an en 2016 et des prévisions de 3,2 Mt/an sur l'année 2017». Le document précise qu'en matière d'importation de produits sidérurgiques, une baisse de «un million de tonnes a été enregistrée » courant 2016. Avant l'instauration du régime des licences d'importation de rond à béton et fil machine, les besoins en la matière étaient estimés à plus de 9 Mt/an pour les principaux produits sidérurgiques. Quant à l'offre de ces produits (production nationale et importation), elle a connu entre 2010 et 2016 une nette évolution en passant de 5,54 Mt en 2010 à plus de 8,6 Mt en 2016, soit une hausse de 56%. Le ministère précise que l'industrie nationale de la sidérurgie est dominée par quatre principaux producteurs : Groupe public Imetal (10 filiales dont le complexe Sider El Hadjar), le groupe turc Tosyali (à Oran), ainsi que deux entreprises privées algériennes Lamino Attia (Annaba) et SPA Maghreb tubes (Ain Defla). Le document relève toutefois une mauvaise exploitation des déchets ferreux. A titre d'exemple, depuis 2015, «des difficultés d'approvisionnement en ferraille n'a pas permis à Torsyali à tourner à pleine capacité». Pour y faire face, cette société s'est vue contrainte d'importer de la billette pour combler ce déficit, rappelle-t-on. D'autre part, les importations des principaux produits sidérurgiques enregistrées durant la période allant de 2010 à 2016 ont atteint un montant global de 36,4 milliards dollars pour un volume de 41 Mt, soit une moyenne annuelle de 5,2 milliards dollars pour 5,8 millions de tonnes. En 2016, la facture d'importation a baissé de 18% par rapport à 2015 en s'établissant à 4,91 milliards de dollars pour un volume de 6,2 Mt. Trois grands produits sidérurgiques totalisent, à eux seuls, plus de 70% en valeur (3,41 milliards dollars) et 60% en volume (3,75 Mt). Il s'agit des tubes, tuyaux et profilés creux, des barres en fer ou en aciers non alliés (rond à béton) et des constructions et parties de constructions (ponts et éléments de ponts, portes d'écluses, tours, pylônes…). L'essentiel des importations provient des pays d'Europe (Italie, Espagne, France, Portugal, Grèce et Allemagne), de la Chine, de la Turquie et de la Russie.