Le Maroc s'est qualifié samedi pour le Mondial 2018 prévu cet été en Russie, vingt ans après sa dernière participation en Coupe du monde en 1998, aux dépens de la Côte d'Ivoire (0-2). Un scénario presque identique à celui des Algériens qui avaient retrouvés en 2010 le Mondial 28 ans après l'épopée espagnole en 1982. La comparaison ne s'arrête pas là en fait, les Marocains ont, en effet, calqué pour ainsi dire le modèle de réussite algérien pour avoir exactement le même résultat, à commencer par un retour dans le cercle des décideurs de la CAF. Ironie du sort du reste, le Maroc a repris sa place dans le comité exécutif de la CAF, par le truchement de Fouzi Lakjaa, président de la fédération locale, au détriment de Mohamed Raouraoua. Lekjaa s'est adjugé une place au sein de la CAF afin justement d'assurer à son pays une certaine impartialité des arbitres dans les compétitions internationales, ce qui a conduit le Maroc au Mondial et le WA Casablanca à la victoire finale en Ligue des champions d'Afrique, comme ce fut le cas d'ailleurs avec l'ES Sétif pour les Algériens. "En Afrique, le plus important, c'est d'assurer des conditions favorables, c'est-à-dire de sécurité irréprochable et un arbitrage neutre pour ne pas être victime de ces deux paramètres. Pour ce faire, il faut avoir absolument un poids à la CAF. L'Algérie n'a pas été avantagée lors des deux éliminatoires des mondiaux de 2010 et de 2014, comme tentent honteusement de le sous- entendre certains jaloux de la réussite algérienne, ici en Algérie surtout, mais elle a assuré des conditions de participation équitables. C'est sans doute l'une des clés de la réussite en Afrique", confiait récemment l'ex-président de la FAF, Mohamed Raouraoua à Liberté, qui espère que l'actuelle direction de la FAF "fera tout pour regagner un siège de la CAF". Second paramètre commun entre Algériens et marocains, le recours aux talents formés à l'étranger. Sur les 26 joueurs convoqués pour le match contre la Côte d'Ivoire, on retrouve seulement 5 joueurs du championnat national du Maroc. Il s'agit de Bencharki, El Haddad, El Yamiq, Banoun et Tagnaouti. Les 21 autres sélectionnés évoluent tous à l'étranger à l'image de Hakimi, Benatia , Ziyech et autres Boussoufa et Boufal. Une recette payante dans les deux pays même s'il faut préciser que les Algériens ont réussi à placer cinq joueurs locaux sur le terrain lors de la dernière confrontation contre l'Allemagne, lors du Mondial 2014, preuve que l'amalgame pros-locaux peut tout aussi très bien fonctionner, surtout avec des coaches comme Vahid Halihodzic ou Hervé Renard. Sous la houlette justement d'Hervé Renard, double champion d'Afrique avec la Zambie et la Côte d'ivoire, la sélection marocaine est la seule équipe à ne pas avoir encaissé le moindre but durant les éliminatoires. C'est sa cinquième qualification pour la Coupe du monde, après les éditions de 1970, 1986, 1994 et 1998. "Le Maroc a mérité sa qualification. C'est grâce à l'abnégation des joueurs, ils répondent présent comme avaient répondu présent les joueurs ivoiriens en 2015 (victoire à la CAN). Dans la causerie (d'avant-match), je leur ai dit qu'il y avait eu la génération 1980 (Coupe du monde 1986), la génération 1990 (avec les Coupes du monde 1994 et 1998) avec Moustapha Hadji qui est dans le staff, et que maintenant c'était à eux d'écrire l'histoire. Ils l'ont fait brillamment. Le retour va être exceptionnel ? Un peu comme le retour en 2015 (à Abidjan après la victoire à la CAN). Ce sont des moments inoubliables. J'ai la chance de les vivre, j'ai certainement une bonne étoile", a déclaré un Hervé Renard recalé par la FAF en juillet 2014 au profit de Christian Gourcuff... S. L.