Près d'une trentaine de personnes ont été victimes d'émanations toxiques en moins de deux semaines. Avant même l'arrivée des grandes intempéries hivernales, le monoxyde de carbone fait déjà des ravages à Mila. Près d'une trentaine de personnes en ont été victimes en moins de deux semaines. La situation est telle que l'Apoce (Association algérienne de protection et d'orientation du consommateur) tire la sonnette d'alarme en prévoyant : "Nous allons vers un hiver particulièrement meurtrier si le citoyen ne fait pas du contrôle de ses appareils de chauffage un réflexe régulier." Mise en alerte par les dernières asphyxies au CO enregistrées la semaine passée à Tadjenanet (13 cas), à Ferdjioua (4 cas), à Mila (5 cas) et à Grarem-Gouga (3 cas), l'Apoce a lancé, samedi, une campagne de sensibilisation aux dangers du CO, en collaboration avec les services de la Protection civile. Selon Ahmed Chadi, président de l'Apoce, "on tente de minimiser les dégâts à travers ces journées de sensibilisation, car à ce rythme on s'achemine vers une saison hivernale meurtrière". M. Chadi appréhende notamment une recrudescence des asphyxies au CO en milieu rural, sous gaz de ville désormais, où le citoyen ne maîtrise pas encore les réflexes salutaires. En effet, plus de la moitié des accidents enregistrés en ce début de novembre ont eu lieu au niveau de localités où le gaz de ville fait à peine son entrée, comme c'est le cas des trois victimes déplorées dans la localité de Aïn Kerma, à l'ouest de la commune de Grarem-Gouga. Pour Mme Lezzar, adjoint au président de l'Apoce, les asphyxies au CO ne sont pas seulement générées par le gaz de ville, mais également par le gaz butane et les moyens traditionnels de chauffage, comme le bois et le charbon. Elle cite, dans ce sens, les 13 victimes de la ville de Tadjenanet, asphyxiées dans la nuit de mercredi à jeudi derniers. "Ces 13 personnes ont inhalé du CO généré par du bois utilisé en chauffage." Notre interlocutrice fait savoir, par ailleurs, que les réchauds utilisés en cuisine et les chauffe-bains ne sont pas moins dangereux. "Si l'aération n'est pas suffisante ou que les conduites de gaz fuient, ces appareils (tabona et chauffe-bain) sont aussi dangereux que les radiateurs à gaz." Lancée dans un supermarché de la ville de Mila, la présente campagne de sensibilisation consistera en des explications prodiguées directement aux citoyens et des exercices de réanimation et des démonstrations de sauvetage assurés par des sapeurs-pompiers. Kamel B.