Le derby MCA - USMA n'est pas un match ordinaire. La preuve. Depuis quelques années, on éprouve d'énormes difficultés pour qu'il soit organisé dans les meilleures conditions. On se rappelle, lors de la saison 2014-2015, c'était une première dans l'histoire des confrontations entre les deux clubs de la capitale. C'était quasiment le seul derby dans le monde qui s'était joué à huis clos (décision orchestrée) en aller et retour. Du jamais vu, alors que les amoureux du football en Algérie, voire même à l'étranger, attendent avec impatience ce grand format algérois, devenu un des plus grands derbies dans la planète football. Tout le monde se souvient de la grosse déception d'Eric Cantona, venu spécialement pour la couverture de l'évènement, comme il l'avait fait en Argentine pour Boca - River, au Brésil pour Fla-Flu (Flamengo-Fluminense), en Angleterre pour le choc de Manchester entre City et United ou encore en Turquie pour Galatasaray-Fenerbahce. Finalement, l'icône du football français, reversé dans le cinéma et les reportages, s'était contenté de quelques images à partir de la basilique Notre-Dame d'Afrique et tâter le pouls des supporters dans les fiefs des deux clubs de la capitale. Enfin, le derby numéro un du championnat d'Algérie aura bel et bien lieu après avoir été reporté plusieurs fois. La pression et le suspense s'installent déjà dans les deux camps. Les deux grands clubs rivaux de la capitale s'apprêtent à livrer une véritable bataille sur la belle pelouse du stade 5-Juillet pour le compte de la mise à jour du championnat. L'affiche MCA-USMA a toujours suscité l'engouement, non seulement de la part des galeries des deux équipes, mais à travers tout le pays. Si les deux équipes savent qu'une victoire leur permettrait de passer l'hiver au chaud, les deux galeries respectives sont décidées à assurer le spectacle dans les gradins. C'est également leur derby. Il faut dire que les retrouvailles entre les supporters ont été tout simplement spectaculaires, reléguant souvent au second plan la copie rendue par les joueurs sur le terrain. Il y a toujours eu une ambiance extraordinaire, colorée et très fair-play. Cette fois encore, on ne va pas déroger à la règle même si les deux formations ont réalisé un parcours différent. Le MCA se trouve dans les meilleures conditions morales, alors que l'USMA traverse une période assez difficile avec deux défaites de suite à domicile et le limogeage de son entraîneur, Paul Put. Mais ce n'est pas cela qui va empêcher les Rouge et Noir de réaliser le match de la phase aller, histoire de rebondir. D'ailleurs pour les supporters, ils sont prêts à pardonner aux camarades de Zemmamouche si ces derniers parviennent à remporter le derby. Il faut dire que les Usmistes ont quelque peu perdu de leur verve depuis leur élimination en demi-finale de la CAF Champions League. En revanche, et malgré un parcours cahoteux, les Vert et Rouge réussissent à rester au contact du haut du tableau. Tout comme leurs homologues Rouge et Noir, les Mouloudéens font de ce rendez-vous un de leurs objectifs de la saison. En effet, dans l'entourage de chaque club, à savoir les dirigeants, le staff technique, les joueurs et les supporters, remporter le big match est synonyme de réussite dans l'un des grands rendez-vous de la saison. Le MCA, auteur d'une belle victoire à domicile vendredi devant le DRB Tadjenanet (2-1), abordera cette rencontre avec un moral au beau fixe. Malgré quelques soucis d'efficacité offensive, la bande à Casoni respire la forme et semble déterminée à confirmer face au "frère ennemi". Néanmoins, dans le camp mouloudéen, ils ne veulent pas s'affoler et comptent négocier cette empoignade avec beaucoup de méfiance et tout le sérieux voulu, même si l'adversaire traverse une période délicate. Mais le MCA sait parfaitement que cela n'est qu'un petit détail, et toutes les difficultés sont outrepassées lors de ce genre de rendez-vous. Certes, l'USMA a concédé deux défaites d'affilée sur son terrain, mais ce n'est pas autant que c'est gagné d'avance pour le MCA. Ce sera une bête blessée capable de réagir à tout moment, et il n'y a pas meilleur match pour se refaire une santé que de battre le meilleur "ennemi". Après l'intermède politique, place au football dans la capitale. M. A.