Le ministre du Travail a expliqué que la moyenne d'âge des travailleurs ayant bénéficié de la retraite anticipée était de 53 ans, soit moins de 7 années de cotisations à la CNR. Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mourad Zemali, a indiqué hier que plus d'un million de travailleurs ont bénéficié de la retraite anticipée et de la retraite sans condition d'âge sur un total de 3,2 millions de bénéficiaires de la retraite, soit le tiers, en 2016 et 2017, ajoutant que le montant des pensions a représenté quelque 450 milliards de dinars annuellement, soit l'équivalent du volume du déséquilibre annuel de la Caisse nationale des retraites (CNR). En marge de la cérémonie d'installation officielle de la commission technique multisectorielle chargée de proposer la liste des postes de travail présentant une haute pénibilité, le ministre du Travail a expliqué que la moyenne d'âge des travailleurs ayant bénéficié de la retraite anticipée était de 53 ans, soit moins de 7 années de cotisations à la CNR. Et d'affirmer que le taux actuel des retraités par rapport au nombre de cotisants à la Sécurité sociale est de 1 retraité pour 2,5 cotisants, alors que ce taux doit atteindre 1 pour 5, au minimum, selon les normes internationales. Aussi, Mourad Zemali a tenu à rappeler que la retraite anticipée et la retraite sans condition d'âge, citées par l'ordonnance 97-13 du 31 mai 1997 complétant la loi 83-12 relative à la retraite, restaient des mesures exceptionnelles auxquelles ont eu recours les autorités publiques dans les années 90 pour faire face aux effets négatifs de l'application du programme d'ajustement structurel. En rappelant les mesures sociales pour la protection des travailleurs salariés, notamment la création de la Caisse d'assurance chômage en 1994, en sus de la création du système de retraite anticipée et la retraite sans condition d'âge, prévus par la loi 97-13, le ministre du Travail a relevé que la mise en œuvre des mesures a mobilisé d'importantes ressources financières, et que cela s'est répercuté négativement sur l'équilibre financier de la CNR. Par conséquent, il a affirmé qu'"il était du devoir des autorités publiques de prendre leurs responsabilités et de prendre les mesures nécessaires afin de préserver le droit des générations futures au bénéfice d'une pension de retraite". "Ces considérations objectives expliquent la nécessité du retour au système normal à travers l'institution de l'âge légal du départ à la retraite à 60 ans, comme le stipule la loi 16-15 du 31 décembre 2016." Et ce, dit-il, "dans l'intérêt général (...) et loin de tous les calculs étroits et de toute surenchère sur les intérêts des travailleurs". Pour en revenir à l'événement, Mourad Zemali a présidé, conjointement avec le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, la cérémonie d'installation officielle, au ministère du Travail, de la commission technique multisectorielle chargée de proposer la liste des métiers et des postes de travail présentant une haute pénibilité, la durée minimale passée dans ces postes et les âges minima de départ à la retraite correspondants. M. Zemali a indiqué que cette commission qui devra faire un travail scientifique et technique sera habilitée à se concerter avec les secteurs et les partenaires sociaux concernés. La commission peut se référer, si besoin, aux experts et aux représentants des secteurs dans ce domaine, et devra aussi proposer une liste de métiers pénibles accompagnés des critères de réduction de l'âge de la retraite. En réponse à une question, le ministre n'a pas exclu que la presse soit inscrite dans la liste de métiers pénibles, indiquant que les experts de cette commission s'y pencheront en fonction de ce qui se fait dans d'autres pays, à charge pour les partenaires sociaux, le ministère de tutelle et toute organisation professionnelle ou de toute personne habilitée de saisir cette commission. A. R. [email protected]