Outre l'acte notarié dûment enregistré et publié auprès des services concernés, le dossier présenté à la justice par le groupe Cevital contient tous les documents administratifs prouvant l'authenticité et la légalité de ladite transaction immobilière, assure le chargé des affaires juridiques de Cevital. Décidément, le groupe Cevital n'en finit pas de subir des blocages tous azimuts auxquels sont confrontés ses projets d'investissement en Algérie. Hier encore, la chambre foncière près la cour de Béjaïa a rendu un arrêt préparatoire portant la désignation d'un expert judiciaire dans l'affaire opposant Cevital à deux familles réclamant le droit à l'héritage d'un terrain acquis, en 2014, en toute légalité, par ce groupe industriel privé pour un montant de 10 milliards de dinars. Selon le chargé des affaires juridiques auprès de Cevital à Béjaïa, Salim Mouzaïa, cette décision de justice fait suite à la plainte collective déposée par les deux familles Maouche et Djedid qui ont fait valoir un acte de notoriété datant de 1887 et stipulant que ce bien immobilier était une propriété de l'un de leurs ascendants dénommé Hamou Benali. Or, cette assiette foncière appartenait bel et bien à la famille Tamzali avec laquelle le groupe Cevital avait conclu la transaction immobilière en bonne et due forme, explique notre interlocuteur. Outre l'acte notarié dûment enregistré et publié auprès des services concernés, le dossier présenté à la justice par le groupe Cevital contient tous les documents administratifs prouvant l'authenticité et la légalité de ladite transaction immobilière, précise M. Mouzaïa. À noter que le terrain en question, d'une superficie de 182 hectares, est situé au lieudit El-Maghra, dans la commune de Boukhelifa relevant de la daïra de Tichy, à une dizaine de kilomètres à l'est de la ville de Béjaïa. Acquise à la fin 2014 par Immobis, une filiale du groupe Cevital, cette assiette foncière devait accueillir un projet ambitieux et de grande envergure qui pourrait booster considérablement l'économie nationale et faire de Béjaïa une véritable destination touristique privilégiée. Il s'agit, en fait, d'un mégacomplexe touristique et immobilier qui longera, d'un côté, la RN9, et le beau rivage de cette station balnéaire de Tichy, de l'autre côté. Selon la fiche technique présentée par le bureau d'études chargé de la conception du projet, ce futur pôle touristique et immobilier se déclinera en deux zones. L'une comprendra des habitations collectives de vacances, des hôtels, appart-hôtels, leurs annexes et dépendances, des locaux pour les activités économiques et commerciales, des chalets regroupés, villages de vacances, auberges, motels, etc. La partie immobilière abritera une zone d'urbanisation à dominante habitat collectif et individuel, et une autre à vocation économique. Les premières estimations faites par le maître d'œuvre indiquent que la réalisation d'un tel projet pourrait nécessiter des investissements de l'ordre d'un milliard de dollars US, et permettrait la création de quelque 4 000 postes d'emploi. Interrogé par des citoyens sur les raisons du blocage que subit ce mégaprojet touristique initié par Cevital, l'actuel wali de Béjaïa, Mohamed Hattab, avait répliqué en ces termes : "Ce projet n'est pas bloqué par une décision de l'administration. C'est la justice qui a ordonné l'arrêt du projet, suite à une plainte déposée par deux familles." KAMAL OUHNIA