Une cinquantaine d'anciens militaires retraités, dont certains victimes du terrorisme, ont barré, hier matin, la RN85, au lieudit Talèza, paralysant l'entrée est de la ville de Collo. Ils ont brûlé des pneus de différentes dimensions dont ceux de tracteurs et des branches d'arbres provoquant d'importants écrans de fumée noire rendant l'air irrespirable. Les protestataires, originaires des communes de la daïra de Tamalous, revendiquent des logements dans la commune de Collo. Ce sont certains bénéficiaires des 86 logements qui ont été retirés du quota des 1 100 logements sociaux qui vont être distribués probablement dimanche prochain à Collo. Ce quota a, d'ailleurs, provoqué plusieurs manifestations publiques de postulants aux logements sociaux de la commune de Collo dont une manifestation qui a frisé l'émeute il y a une dizaine de jours. Les postulants de la commune de Collo se sont opposés à l'attribution de ces logements à des personnes n'habitant ni la commune ni la daïra de Collo. La wilaya a donc annulé des arrêtés d'attribution ; ce qui a provoqué l'ire de ces retraités de l'ANP qui ont, la veille, bloqué la même route au lieudit 16e km, dans la daïra de Tamalous. Outre des chants patriotiques, les manifestants brandissaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire "Non à la hogra". Le représentant des protestataires nous expliquera que, la veille, suite à la manifestation publique, ils ont été approchés par des autorités militaires leur expliquant qu'ils allaient être reçus par le wali et par le chef du secteur pour entendre leurs doléances. Toujours selon notre interlocuteur sur le lieu de la contestation, ils ont attendu 5 heures sans être reçus, sous le prétexte que le wali et le chef de secteur étaient absents. C'est ainsi que les contestataires sont revenus le lendemain pour barrer la route de l'entrée de Collo. La route a été rouverte à la circulation automobile par les manifestants vers 13h. Il va sans dire que la paralysie de la seule route qui mène vers la ville de Collo deux jours de suite, a causé d'énormes désagréments aux usagers, notamment les étudiants, les travailleurs et les commerçants. A. Boukarine