Un écosystème vise essentiellement à assurer l'intégration de toutes les filières automobile et mécanique, à apporter et à augmenter la valeur ajoutée, réduire les coûts des achats des fournisseurs et permettre aux constructeurs une stabilité industrielle avec leurs partenaires. Depuis la promulgation du nouveau cahier des charges relatif à l'activité du montage en Algérie, pas moins de 5 plateformes industrielles intégrées ont été annoncées, dont celle de Peugeot Citroën Production Algérie (PCPA), de Renault Algérie, du groupe Volkswagen pour Sovac Production. Autrement dit, les constructeurs contraints de développer de la pièce de rechange et des équipements pour répondre au besoin du marché local et l'exportation sont dans l'obligation d'installer des écosystèmes automobiles à même d'assurer l'intégration de toutes les filières automobile et mécanique, d'apporter et augmenter la valeur ajoutée en créant des postes d'emplois, de réduire les coûts des achats des fournisseurs et de permettre aux constructeurs une stabilité industrielle avec leurs partenaires dans des ZIF (zones intégrées des fournisseurs). Ainsi, les équipementiers majeurs et les sous-traitants locaux devront disposer des ingrédients nécessaires pour pouvoir se développer pour répondre aux besoins des constructeurs. Et à l'image de ce qui se fait sous d'autres cieux, l'Algérie n'a d'autres choix que d'opter pour des plateformes industrielles intégrées et un tissu de sous-traitance pour que le véhicule produit localement, au même titre que la pièce de rechange, soit d'une compétitivité irréprochable, que ce soit sur le marché local ou international. Car, dès le départ, les équipementiers, business oblige, mesurent l'impact de l'écosystème sur leurs chiffres d'affaires avant de s'installer dans n'importe quel pays, et ce, même si leurs clients, à savoir les constructeurs, venaient à les convaincre. En ce sens, l'écosystème consacre des coûts moins onéreux pour les constructeurs, alors que les fournisseurs pèsent sur la balance les prix pour l'achat des matières premières et des composants, sans oublier en plus les frais de maintenance, d'emballage et des services, comme le transport, la cantine, internet, la téléphonie, le transport du personnel et d'autres charges (eau, électricité, gaz). Du coup, le rôle des écosystèmes est prépondérant pour structurer la filière automobile et de permettre une concurrence loyale entre les sous-traitants. Après, il y a des sous-écosystèmes qui exigent moins de frais, d'engagement en termes d'investissements. En revanche, ces écosystèmes, une fois identifiés et installés, exigeraient des secteurs plus matures, comme le câblage, les grands moules, l'emboutissage, l'électronique et les technologies embarquées. Du reste, les fournisseurs de batteries au constructeur, l'injection plastique et d'autres filières, dont la formation spécialisée aux métiers de l'automobile, doivent suivre. À défaut, c'est un ensemble qui serait menacé d'effondrement. En résumé, tous les écosystèmes exigent un centre technique, un laboratoire d'essais pour valider les pièces et les équipements sur place au lieu de les envoyer en Europe. Aussi, le rôle de l'Etat à venir en aide pour la connectique et le moulage, deux métiers pionniers, serait souhaitable pour stabiliser les investissements et prévoir des taux d'intégration plus élevés. Autant de fondamentaux que l'Algérie devra prendre en charge avec ses partenaires pour parer aux erreurs que beaucoup de pays ont payé cher. Après, la performance industrielle viendra dans le temps pour instaurer une industrie automobile digne de ce nom. À défaut, aucune technologie, ni automobile, ni mécanique, encore moins industrielle, ne pourra subsister. F. B.