Une forte délégation du FFS, des représentants de la direction de la culture de Tizi Ouzou et de nombreux anonymes ont assisté à la cérémonie de recueillement et d'hommage organisée dans la région d'Ath Yenni, à la mémoire du symbole incontestablement majeur de la culture berbère, Mouloud Mammeri. Ils étaient encore nombreux hier à prendre le chemin du village Taourirt Mimoun, dans la région d'Ath Yenni, pour prendre part à la cérémonie de recueillement et d'hommage organisée à la mémoire du symbole incontestablement majeur de la culture berbère, Mouloud Mammeri, dont on commémorait hier le 29e anniversaire de sa mort. La cérémonie a débuté à 10h avec le dépôt de plusieurs gerbes de fleurs sur la tombe de cet écrivain, chercheur, anthropologue et grammairien décédé le 26 février 1989, officiellement suite à un accident de voiture, mais dont, en réalité, rares sont ceux qui sont convaincus. Une forte délégation du FFS conduite par son premier secrétaire national, Hadj Djilani, et Ali Laskri, président d'APW de Tizi Ouzou, des représentants de la direction de la culture de Tizi Ouzou et de nombreux anonymes ont assisté à cette cérémonie de recueillement qui a été, comme de coutume, suivie d'une prise de parole. Les intervenants ont, chacun avec ses mots, rendu un vibrant hommage à cet homme de lettres qui a consacré sa vie au réveil identitaire en Afrique du Nord en général, à son replacement au centre du débat sur la personnalité algérienne en particulier, et ce, en mettant en place la grammaire de cette langue qu'il a ainsi sauvée de justesse de la disparition et en posant les premiers jalons de ce qui allait devenir un combat pour l'identité berbère à partir du début des années 1980. Pour certains des intervenants, célébrer la mémoire de Mouloud Mammeri dans le contexte politico-culturel actuel est plus qu'une nécessité. Elle est capitale, considèrent-ils en expliquant qu'en rendant hommage et en rappelant à la mémoire collective la grandeur et la symbolique de Mouloud Mammeri, c'est aussi évoquer ses travaux qui ont été tous réalisés en caractère latin. Il s'agit donc, disent-ils, de couper l'herbe sous le pied de ceux qui veulent imposer le caractère arabe à l'écriture de tamazight. Il est à noter que cet hommage est loin de constituer la seule activité organisée à la mémoire de cet homme qui a passé sa vie à déterrer cette culture berbère jusqu'alors profondément enfouie par l'arabo-baathisme qui s'était emparé de la personnalité algérienne. Durant la journée d'hier, un concours de jeunes talents a été également organisé par l'université de Tizi Ouzou en hommage à Mouloud Mammeri et le festival du film amazigh qui devait clôturer, hier, a été également dédié à sa mémoire. Samir LESLOUS