La présence des dirigeants algériens au sein des différentes instances sportives internationales exige la mise en place d'une stratégie et une visibilité claire loin des intérêts des uns et des autres, ont plaidé samedi à Alger des intervenants lors d'une conférence sous le thème "L'Algérie et les instances sportives internationales : constat et perspectives". Organisée sous le haut patronage du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté d'expression (3 mai) et initiée par l'Organisation nationale des journalistes sportifs algériens (ONJSA), la conférence a vu la présence de plusieurs personnalités politiques et sportives nationales dont les deux ministres de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Hattab, et de la Communication, Djamel Kaouane. Dans un constat présenté par le docteur Nasredine Guemriche, pour atteindre l'objectif de visibilité internationale, certains pays ont développé une politique cohérente basée à la fois sur l'organisation d'événements sportifs majeurs et le développement d'une participation aux grands événements mondiaux. "S'insérer dans le tissu sportif mondial en adhérant aux principales institutions a montré toute l'efficacité de cette méthode. Cela permettra de développer le sport dans leur pays afin de modifier l'image projetée à l'extérieur", a relevé Guemriche. Pour le conférencier, il y a "une insuffisance dans la prise en charge de la dimension sportive dans l'action diplomatique de l'Algérie". "À titre d'exemple, la récente création d'une agence algérienne de coopération internationale (décret présidentiel 93-272 du 14 novembre 1993) n'intègre pas de manière effective le secteur de la jeunesse et des sports." Relatant son expérience en tant que président de la Fédération internationale de natation (FINA), Mustapha Larfaoui a appelé les Algériens occupant des postes de responsabilité au sein des instances sportives internationales à progresser tout en travaillant pour l'intérêt national. "On ne peut pas détruire ce qui a été construit par ceux qui étaient avant eux au sein de ces structures. Il y a un travail qui a été fait, qu'il faut améliorer et enrichir pour en tirer les fruits. Les nouveaux présidents et leurs bureaux doivent venir avec un programme et un plan d'action pour compléter ou remodeler celui qui est déjà en place, de façon à avoir les meilleurs résultats", a-t-il dit. De son côté, le président du Conseil international des jeux méditerranéens (CIJM), Amar Addadi, a parlé d'une manière exhaustive de son parcours de 30 années au sein de cette instance. "J'ai gravi les échelons au sein du CIJM depuis 1987, avant d'être élu pour la première fois à la tête de cette institution en 2003 et je suis à mon cinquième mandat. C'est un honneur pour moi et pour mon pays. Je pense qu'il faut affirmer que la relation sportive internationale est une partie intégrante des relations diplomatiques des pays", a-t-il relevé. Pour le président du CIJM, "cette relation s'exprime par la performance des athlètes mais encore avec la participation active dans les instances sportives internationales afin de renforcer la position de notre pays à l'extérieur". "Il est vital de recomposer les priorités et de redéfinir les structures de commandement. Le sport a besoin de personnes qui connaissent ses lois et savent commercialiser son image ou la véhiculer soigneusement, ce qui est très essentiel. En outre, il faut qu'elles soient à jour sur ce qui concerne les lois du sport, surtout que les structures internationales sont devenues très présentes et proches de toutes les fédérations du monde. Il est nécessaire aussi que les lois et règlements soient réactualisés en permanence", a-t-il dit.