Un collectif d'associations (Bel Horizon, Oran Archiculture), d'universitaires en architecture et l'Ordre des architectes d'Oran, ont, de concert, organisé une conférence de presse, hier, pour crier au scandale et annoncer leur opposition farouche à un projet immobilier de deux tours promotionnelles en R+11, en plein site de la Calère (Scallera) à Sid El-Houari. Cette montée au créneau s'explique par le fait que, depuis 2015, tout le site de Sid El-Houari, dont la Calère face à la Marine, a été classé comme secteur à sauvegarder par décret, et ne devrait donc pas faire l'objet d'implantation de ce type de projet. Sans aucune concertation et de manière flagrante, ce projet va "à l'encontre de la loi algérienne sur la protection du patrimoine culturel et historique", ont expliqué les intervenants. Le fait dénoncé par le collectif est d'autant plus troublant et dérangeant que ce projet de tours immobilières est à l'initiative de l'Agence foncière d'Oran et, en tant qu'organisme public, "il devrait respecter la loi". L'Agence foncière et l'ensemble des autorités locales, plus particulièrement la wilaya d'Oran et la Direction de la culture, qui auraient dû être les premiers à intervenir et se soucier de ce qui se passe à Sid El-Houari, ont été pointées du doigt. Les membres associatifs qui ont pris contact avec les autorités et le ministère de la Culture n'ont reçu aucune réponse. Ils viennent d'envoyer un courrier "d'opposition et de recours à la commission des marchés de la wilaya d'Oran", dans lequel ils expliquent que le projet en question va à l'encontre du décret 15-13 du 22 janvier 2015 sur la sauvegarde de Sid El-Houari, à l'article 43 de la loi 98-04 sur la protection du patrimoine culturel et viole encore le décret présidentiel 15-247 portant code des marchés obligeant à passer par la procédure du concours. Les contestataires précisent qu'il s'agit avant tout, pour eux, d'exiger que tout projet se fasse dans le cadre du plan d'aménagement et de sauvegarde de Sid El-Houari. Or, pour des restrictions budgétaires, ce plan d'aménagement n'a pas encore vu le jour et d'expliquer que tout projet ou intervention sur ces sites à préserver doit se faire "de manière consensuelle car il ne s'agit pas que d'une affaire de décideur, le site est un bien public, un héritage commun et tout doit se faire dans le cadre de la loi". D'ores et déjà, des actions en justice sont envisagées. D. LOUKIL