L'opération de réhabilitation du vieux bâti du centre historique de Sidi El-Houari, pilotée par l'APC d'Oran avec le concours de l'Agence Espagnole de Coopération Internationale pour le Développement (AECID) se poursuit activement par l'identification de onze projets clés appelés à être revalorisés. Après deux sur les neuf mois d'assistance technique et d'expertise sur le site, M. Javier Galvan, docteur en architecture et représentant de l'association espagnole « Restauration sans frontière », partenaire de l'AECID, a signalé auparavant qu'un cycle de formation dans la restauration des tableaux de peinture et des sculptures est actuellement dispensé aux élèves de l'école des beaux arts, comme il a été programmé des stages au profit des étudiants de l'institut d'architecture de l'USTO, dans le cadre du projet « ArchiMed ». Le programme de réhabilitation du vieux bâti, qui a été initié en 1992 en Amérique latine, se poursuit pour les villes du Maghreb, du 15 février au 15 novembre 2008 à Oran, retenu dans le programme de coopération algéro-espagnole. « Après le recensement, nous allons travailler dans la gestion du patrimoine de Sidi El-Houari et la planification urbanistique qui va garantir la conservation du vieux bâti, du moins ce qu'il en reste », a expliqué cet expert qui relève que les recommandations attendues vont compléter le diagnostic du POS en voie d'élaboration. Pour M. Galvan, « l'identification des 11 projets clés peut dynamiser l'opération de réhabilitation et inverser le processus de dégradation des immeubles du Vieil Oran ». Plan de sauvegarde Avec la participation des étudiants de l'institut d'architecture, des fiches de travail permettront de faire l'inventaire de tous les bâtiments et espaces publics en faisant participer la société civile. « Nous devons aboutir à un plan de sauvegarde et de mise en valeur doté d'un outil de planification pour la défense et la protection du patrimoine urbain de Sidi El-Houari, à l'instar de la Casbah d'Alger, de la vieille ville de Constantine et de la cité antique de Ghardaïa. En somme, c'est à la rédaction et à la mise en application d'un cahier des charges que nous devons conclure la fin de cette opération », a noté l'architecte espagnol. Il est vrai que ce travail est appelé à durer dans le temps, avec une prise en charge par le secteur urbain qui doit se prononcer sur le site à sauvegarder. La création d'une unité technique chargée du suivi et du contrôle du permis de construire, par exemple, est indispensable pour assurer le succès d'une telle démarche. « Il n'y a pas de projet fini en Algérie pour la conservation des centres urbains », a déploré M. Galvan qui a préconisé que les institutions comme l'APC ainsi que les directions de la Culture et de l'Urbanisme peuvent agréer des dossiers et en faire la proposition au ministère de la Culture. Revenant sur l'identification des 11 projets clés pour la dynamisation du centre historique, l'expert insiste beaucoup sur la nécessité de recourir aux passages souterrains qui reliaient les forts militaires durant la période d'occupation espagnole (1505-1792) et de prévoir d'éventuelles possibilités à même de les aménager en voies de circulation automobile. S'agissant du quartier de La Calère (Scaléra), entièrement rasé, alors qu'il constituait avant l'indépendance le quartier résidentiel marin, il a été préconisé de rétablir la continuité et la cohésion dans le tissu urbain de Sidi El-Houari. Pour La Casbah, il s'agit d'engager de grands travaux d'hygiène et d'assainissement et de consolidation du vieux bâti, tout en protégeant les monuments archéologiques, à court terme. Remplacer, par exemple, les bâtiments à usage industriel par des bureaux administratifs liés à l'activité portuaire, tel est le projet envisagé pour l'unité de la SNTA (ex-Maison Bastos), dans le cadre de la mission « Restauration sans frontière » qui suggère l'installation d'une passerelle piétonne entre la Place de la République et le promenade de Létang. La recherche archéologique concernant notamment le plan du réseau de tunnels de la période espagnole et l'examen de l'état des rues, des escaliers et du mobilier urbain, comme autres points inscrits dans le plan d'assistance technique pour la gestion du patrimoine urbain de Sidi El-Houari, figurent également dans cet ambitieux programme.