L'Algérienne des eaux de la wilaya de Béjaïa fait face à un fardeau de créances impayées. Celles-ci s'élèvent à quelque 110 milliards de centimes. Aussi, la direction locale de l'ADE ne sait plus comment faire pour recouvrer ses créances auprès de ses abonnés. C'est ce qu'a affirmé son directeur, M. Bouchenna, lors de sa rencontre avec les associations, appelée "conférence de presse", tenue dimanche soir à l'hôtel Cristal, et ayant pour thème : "La distribution de l'eau : besoins et perspectives". Et l'un des mauvais payeurs n'est autre que l'Etat. En effet, sur les 110 milliards de créances, l'Etat doit 50% à l'entreprise, précise-t-on. "Notre unité vit de ses rentes. Et il faut que le citoyen sache que nous ne vendons pas de l'eau, mais un service. Les tarifs sont administrés par l'Etat. 6,32 DA le mètre cube, alors que son prix de revient est de 67 DA le mètre cube (soit plus de 60 DA financés par le Trésor public, ndlr)." Par rapport à ces tarifs, l'ADE ne fait pas de bénéfice, précisera M. Bouchenna, qui signale, au passage, que son unité est en charge de la gestion de l'eau potable dans 33 communes sur les 52 que compte la wilaya. "Et le transport et la distribution supposent un coût exorbitant", se désole-t-il. Autre contrainte rencontrée, la vétusté de ses réseaux d'adduction et de distribution. "Nous perdons énormément de notre production par le fait que les réseaux soient vétustes, en sus des branchements illicites", soutient-il. Ainsi, les efforts de l'ADE sont focalisés, ajoute M. Bouchenna, sur l'amélioration de ses réseaux, afin de toucher le maximum d'abonnés. Par ailleurs, la wilaya de Béjaïa a bénéficié d'un projet de réalisation d'une station de dessalement d'eau de mer d'une capacité de 50 000 m3/jour extensible à 100 000 m3/jour. Ce qui devra permettre de satisfaire les besoins en eau potable de la région nord-ouest de la wilaya du village Amtik jusqu'à la daïra d'Adekar. À l'entrée en service de cette station de dessalement d'eau de mer, la wilaya de Béjaïa sera, selon M. Bouchenna, à l'abri du stress hydrique. "Notre pays a fait le choix du dessalement de l'eau de mer comme ressource alternative pour assurer l'approvisionnement en eau potable", dira-t-il, avant de souligner que l'AEP est avant tout une question de sécurité. L. OUBIRA