Les travaux de réhabilitation du système d'alimentation en eau potable de la ville de Chlef vont bon train, a-t-on appris du directeur de l'ADE (Algérienne des eaux). Lancés en octobre 2015 pour un montant de plus de 760 millions de dinars, ces travaux consistent en la réhabilitation de conduite d'adduction, du réseau de distribution, de 7 réservoirs et de 5 stations de pompage. Cette opération a été rendue nécessaire au vu des nombreuses fuites relevées au niveau des conduites d'eau dont la plupart sont dans un état vétuste. Selon le directeur de l'ADE, «une moyenne de 8 à 10 fuites par 24 heures sont enregistrées». Et de préciser que « ces fuites sont tributaires du programme de distribution qui varie entre le jour et la nuit». Pour y remédier, l'ADE a mis sur pied des équipes qui interviennent de jour comme de nuit chaque fois qu'une fuite est signalée au centre d'appel téléphonique opérationnel (CADO). Par ailleurs, le directeur de l'ADE a indiqué que les créances détenues par l'ADE auprès des collectivités locales (17 milliards de centimes) des abonnés (40 milliards de centimes) et enfin, celles auprès des administrations (15 milliards de centimes), soit un total de 72 milliards de centimes, affectent sérieusement la trésorerie de l'entreprise, du moins pour réaliser les investissements. Actuellement, précise le directeur de l'ADE, « nous consacrons deux milliards de centimes pour payer l'énergie et 3 autres sont destinés au paiement des 950 salariés et leurs cotisations auprès de la Cnas». Concernant le recouvrement, l'ADE privilégie la négociation auprès de ses créanciers, précise notre interlocuteur. Par ailleurs et concernant le prix d'achat du m3 d'eau auprès de la SDEM (Station de dessalement d'eau de mer) de Mainis (Ténès) et sa revente à ses clients, le directeur de l'ADE dira que «si aujourd'hui grâce à la SDEM qui nous fournit en quantités suffisantes (200.000 m3 d'eau), l'eau potable est disponible pour satisfaire les besoins des populations des 32 communes sur les 35 que compte la wilaya, cela a un prix que beaucoup de gens ignorent ». Selon notre interlocuteur, un m3 d'eau produit par la SDEM revient à l'ADE à 70 dinars contre 19 dinars pour sa cession à ses clients. Il faut dire que si ce n'était les subventions de l'Etat, l'ADE ne pourra jamais connaître de stabilité financière dans sa gestion, ajoute la même source, d'autant plus que les charges enregistrent chaque année une augmentation bien supérieure à celles du chiffre d'affaires. Toutefois, malgré toutes ces contraintes, conclut notre interlocuteur, « l'ADE assure un approvisionnement régulier, quelquefois H24, à ses clients».