L'Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) estime, via la voix de son chef Filippo Grandi, que la résolution de la crise des migrants et des réfugiés passe par la stabilisation des pays de transit, dont la Libye, le Mali et le Niger. "Les Européens se plaignent continuellement des réfugiés et des migrants qui tentent d'atteindre leurs côtes, mais cela ne fera que continuer s'il n'y a pas de véritable investissement ici (Mali, Niger et Libye)", a affirmé le chef du HCR, cité dans un communiqué de presse de l'agence onusienne, à l'issue de sa visite dans ces trois pays. "Les communautés ici ont besoin de stabilité", a-t-il déclaré lors de sa visite au Mali, a indiqué le communiqué publié sur le site de l'ONU. "Les migrants et les réfugiés ont besoin de stabilité. Mais les ressources sont des plus limitées. Les agences internationales sont bien trop démunies. Et le gouvernement ne peut à lui seul résoudre l'ensemble des problèmes", a-t-il expliqué, en appelant les bailleurs de fonds à mettre la main à la poche pour mettre fin à la souffrance de dizaines de milliers de personnes, dont certaines périssent dans le désert ou en Méditerranée, ou tombent carrément entre les mains des trafiquants en tous genres (drogue, milices, terroristes). "Je suis préoccupé par des informations qui me parviennent selon lesquelles la violence intercommunautaire dans la région du centre et du nord du Mali a connu une escalade dramatique", a affirmé M. Grandi, en référence à ces milliers de réfugiés qu'il a rencontrés dans plusieurs camps à Gao (centre du Mali) et dont certains sont des Burkinabés ou des Nigériens qui ont fui les violences intercommunautaires ou les difficiles conditions climatiques dans la bande sahélo-saharienne. "À cela s'ajoute l'expansion des activités des groupes extrémistes violents qui terrorisent les populations avec des enlèvements, des assassinats ciblés et d'autres traitements cruels", a-t-il encore indiqué. "Plus de 5 000 personnes sont arrivées du Burkina Faso voisin au cours des derniers mois. Elles sont originaires de villes frontalières où des affrontements opposent l'armée aux rebelles", lit-on encore sur le site de l'ONU. "M. Grandi a aussi rencontré des réfugiés récemment arrivés du Niger. Ils ont fui les villes frontalières pour échapper au conflit entre les opposants islamistes et les forces de sécurité. Les combattants ont attaqué les habitants et affirmé qu'ils avaient donné des informations sur leurs déplacements aux forces de sécurité. Plus de 1000 personnes ont pris la fuite", affirme le HCR. Lyès Menacer