Les habitants de Tizi Bouamane, dans la commune d'Aït Khellili (Mekla), se sont élevés contre les préparatifs de remise en exploitation de la carrière de leur village, après son abandon, en 2001, par l'entreprise Cosider. Il est à rappeler que cette dernière l'a exploitée pendant près d'une décennie, non sans laisser des séquelles sur la santé de la population locale. Outre la pollution des produits agricoles, d'élevage… par des nuages de poudres et de poussières, ces séquelles se caractérisent également par de graves maladies respiratoires (asthme), qui touchent particulièrement des enfants âgés entre 5 et 12 ans, mais aussi les adultes, indique le président du comité du village. Dans une lettre adressée, fin avril dernier, au procureur de la République près le tribunal d'Azazga, le comité de ce village signale également les dégâts occasionnés par les explosions de mines et les importantes fissures qu'elles ont engendrées aux habitations, citant le cas d'un citoyen qui a vu la dalle de sa maison s'affaisser sur sa famille. “Ce problème est porté aux mains de la justice, mais, à ce jour, le propriétaire n'a reçu aucune indemnisation”, explique-t-il. Par leur écrit, accompagné de plus de 200 signatures de citoyens — “tous d'âges mûrs” , souligne-t-il —, les villageois veulent interpeller également les premiers magistrats de la commune, de la daïra et de la wilaya, ainsi que les directions de wilaya de la santé, des mines, la Sûreté de daïra, l'entreprise Cosider et le prétendant investisseur sur les “dégâts déjà causés et les conséquences qui en découleraient sur la santé de la population des villages environnants, si par malheur on venait à réexploiter cette carrière”. En conclusion, les habitants de Tizi Bouamane, localité renfermant quelque 1 500 âmes, demandent au prétendant exploitant de “retirer au plus vite ses engins du site pour éviter tout risque d'incident”, tient à prévenir le président du comité de ce village. Salah Yermèche