L'exploitation des carrières d'agrégats dans la wilaya de Tizi Ouzou butte sur un sérieux problème d'opposition de la part de la population locale. Sur 13 exploitants autorisés, 7 sont confrontés à cet écueil. Les 6 autres carrières, en cours d'installation, risquent, elles aussi, d'être empêchées de travailler à n'importe quel moment par les citoyens, sous prétexte d'atteinte à la santé publique, à l'environnement, aux sources d'eau naturelles et au réseau routier. Cette farouche opposition des citoyens est souvent infondée, insiste le directeur des mines et de l'industrie de la wilaya, M. Lourek. « L'ouverture d'une exploitation est soumise à une étude approfondie de la DMI. Les directions de l'environnement, de l'hydraulique, de la santé, des forêts, les services agricoles, les daïras et communes y sont associées. Les exploitants utilisent le matériel indiqué afin de ne pas gêner la population des villages environnants », explique-t-il. « A Mesloub, dans la daïra de Mekla, l'utilisation des explosifs a été interdite suite aux requêtes des villageois qui nous ont interpellés sur le risque de la disparition des sources naturelles dont ils s'alimentent en eau potable. Dans l'attente des résultats de l'étude hydrogéologique en cours, les exploitants travaillent manuellement », explique M. Lourek en guise d'exemple. Mais cela n'est pas le cas dans certaines localités telles qu'Ath Ziki, à Bouzeguène, où c'est le président de l'APC lui-même qui refuse la réouverture de deux carrières d'agrégats se justifiant par le bien-être de ses citoyens. A Sidi Naâmane (Draâ Ben Khedda), les comités de village s'opposent catégoriquement au projet de création d'une carrière au lieudit Tamrabet. Selon eux, « le site est situé à quelques mètres des habitations et il représente un danger pour la santé publique. La carrière va aussi détruire l'environnement et causer la disparition de nos sources d'eau ». Le DMI dément entièrement ces déclarations. Il invite toutefois les protestataires à participer avec l'administration pour apporter une meilleure solution à ce problème. Fermées depuis l'année 2001, les deux carrières d'Aït Khellili, à Mekla, exploitées par Cosider demeurent toujours fermées. Le site est devenu la chasse gardée des tailleurs de pierre locaux qui menacent de refouler cette entreprise publique si elle vient à se réinstaller. Notons que la direction des mines de la wilaya de Tizi Ouzou a abandonné 13 carrières d'agrégats, situées à l'intérieur de la zone protégée du Parc national du Djurdjura. La levée de cette contrainte (l'opposition) permettra largement le recouvrement des besoins de la wilaya de Tizi Ouzou en agrégats, estimés à près de 1 million de tonnes annuellement. La capacité de production des 13 carrières serait, selon le DMI, de plus de 2,4 millions de tonnes par an. A défaut, la destruction de l'oued Sebaou risque de durer dans le temps.