Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESRS), Tahar Hadjar a annoncé, hier, l'ouverture d'un concours pour le recrutement de 3 000 enseignants encadreurs durant l'année 2018-2019. Lors d'un exposé qu'il a présenté dans le cadre de son audition par la commission de l'éducation, de la formation et de l'enseignement supérieur du Conseil de la nation, Tahar Hadjar a indiqué que le nombre d'enseignants encadreurs sera porté à 63 000, en rappelant que leur nombré a été multiplié par quatre puisqu'il était de l'ordre de 17 000 seulement en 1999. D'autre part, le ministre a révélé la baisse du nombre de recours des étudiants et des vœux d'orientation au niveau des universités à 13 000, alors qu'ils étaient de 100 000 recours durant les années passées. Il a également estimé que, pour la première fois depuis 28 ans, 70% des étudiants ont été orientés vers leurs premiers choix, et ce, grâce aux mesures qualitatives qui ont contribué à aider les étudiants à bien choisir leur orientation. Cela étant, le ministre de l'Enseignement supérieur n'est pas revenu sur la polémique née de ses déclarations, faites samedi, au sujet de l'octroi de la bourse aux étudiants sans tenir compte de la situation matérielle et financière de leurs parents, et dans l'implication des étudiants dans la prochaine échéance électorale. "Nous envisageons de supprimer l'extrait de rôle délivré par les services des impôts ainsi que le relevé des émoluments des parents dans les dossiers de bourse des étudiants, de manière à octroyer à chaque étudiant une bourse, indépendamment de la situation matérielle et financière de ses parents", avait indiqué, en effet, M. Hadjar, samedi, à l'occasion d'une réunion avec des associations estudiantines. Il avait alors expliqué que la bourse était "destinée aux étudiants et non aux parents, d'où notre intention de supprimer, à l'avenir, l'extrait de rôle dans le dossier de bourse". Or, aussi claire qu'elle soit, cette déclaration a fait l'objet d'un démenti de la part du MESRS qui, dans un communiqué, a rappelé que le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a indiqué, lors d'une réunion avec les associations estudiantines agréées, qu'il sera procédé à "la suppression du certificat de non-imposition délivré par les services des impôts et du relevé des émoluments pour recourir à l'exploitation de la base des données du ministère des Finances". Le même communiqué a démenti ce qui a été rapporté par les médias concernant l'octroi de la bourse aux étudiants sans tenir compte de la situation matérielle de leurs parents. Lors de la même réunion, M. Hadjar avait, par ailleurs, souligné devant les associations estudiantines que l'année 2019 sera une "année spéciale, compte tenu des échéances" qui attendent le pays, leur demandant de faire montre de "plus de conscience et de lucidité en matière d'encadrement de la vie estudiantine". "C'est une échéance importante d'où votre responsabilité en tant que citoyens et en tant qu'élite du pays afin de préparer l'atmosphère pour que cette échéance se déroule dans le calme, la sérénité et dans un esprit de responsabilité", a-t-il expliqué. Ce qui avait été interprété par les observateurs comme un appel lancé à ces organisations pour qu'elles s'impliquent dans la prochaine élection présidentielle de 2019, allant ainsi à l'encontre des orientations du président Bouteflika qui avait ordonné d'éloigner l'université de la politique. A. R. [email protected]