Dans un long entretien accordé au site spécialisé Francefootball.fr, le milieu de terrain algérien Sofiane Feghouli est revenu sur la situation actuelle des Verts, et surtout son rôle au sein du groupe : "Je suis un des plus anciens, donc je ne peux pas me cacher. J'essaie de motiver les troupes, intervenir quand ça va ou non, corriger certaines choses, même si le chef, c'est le coach et il dit les bons mots quand c'est nécessaire. Avec les anciens, M'Bolhi, Halliche, à nous aussi de l'aider dans sa mission. On a un rôle important pour que ce groupe de qualité puisse changer d'état d'esprit petit à petit pour jouer à un haut niveau." Le milieu de terrain de Galatasaray a en effet mis l'accent sur la formation de ce nouvel état d'esprit qu'on doit installer au sein du groupe : "Des choses basiques, comme gagner des duels. Vous avez des matches où ça ne ressemble parfois même pas à du foot, mais plutôt du rugby. C'est du gagne-terrain lorsque les conditions sont catastrophiques. Il faut alors remonter le bloc et avoir une certaine discipline tactique en mettant plus d'envie. Il y a une expression que j'ai entendue de la part de Djamel Belmadi, c'est ‘Avoir du cœur et des jambes'. C'est très simple mais c'est exactement ça, notamment quand vous allez jouer à l'extérieur, en Afrique. Si on met tous cette envie, ça peut le faire parce qu'on a de la qualité. On a des attaquants décisifs, on est en train de retrouver une certaine sécurité défensive, chose qu'on n'avait plus du tout. Une équipe et un noyau dur vont se dégager progressivement." Feghouli n'a par contre pas ménagé la responsabilité des joueurs dans tout ce que subit la sélection nationale ces derniers temps. "Je suis partisan de dire que c'est davantage de la faute des joueurs quand ça ne va pas. Des coaches mauvais, il y en a partout, ça part, ça vient. Mais les joueurs sont principalement les mêmes. Au bout d'un moment, quand tu vires un coach, puis deux, puis trois, c'est aux joueurs de se remettre en question. C'est qu'il y a un problème au sein de l'effectif. Ça fait un moment que l'équipe ne va pas bien. Personnellement, je n'ai pas été appelé pendant près d'un an, je suis revenu et, sincèrement, je vois un changement par rapport au passé. Ça prendra du temps. En plus, en Afrique, les matches sont très difficiles. Mais, sincèrement, je pense qu'on a les qualités. Aux joueurs de saisir leur chance quand on fait appel à eux. La concurrence est revenue, alors qu'il y en avait moins par le passé. Ça amène une dynamique positive. Ça va se faire !", a-t-il fait savoir et d'ajouter : "S'il n'y a pas un collectif soudé, excepté Messi et Ronaldo qui peuvent vous faire des différences sur une action et marquer, personne ne peut se reposer sur des individualités. Il faut un collectif fort. Aujourd'hui, peut-être que ce ne sont pas les meilleurs qui doivent jouer mais les plus rigoureux, les plus travailleurs. Il faut s'appuyer à 80% sur une base de joueurs généreux, qui en veulent. On doit fonder notre équipe sur quelque chose de fort, en se battant les uns pour les autres. Être sincère par les actes sur le terrain." Pour l'ex-milieu de terrain du FC Valence, "il est impensable de ne pas aller à la CAN. On se doit de gagner au Togo, puis contre la Gambie. Il n'y a pas d'excuses. On doit assumer, on ne peut pas se cacher. À nous, les joueurs, de prendre les choses en main." Ahmed Ifticen